En appuyant sur un bouton, la voiture change de couleur : noir, blanc ou des motifs de gris. Ce prototype de revêtement de carrosserie est présenté par BMW au CES et fonctionne avec la même technologie qu’une liseuse. Il pourrait trouver une application pratique : changer de couleur pour mieux supporter le chaud ou le froid.
Des voitures qui changent de couleur, ce n’est rien de bien nouveau, pourrait-on argumenter. En effet, des voitures qui passent du vert au violet ou vice-versa en fonction des réverbérations de la lumière ou des peintures qui changent de couleur en fonction de la température existent depuis des années déjà. Mais la différence ici, avec la BMW présentée au salon de la technologie CES qui se tient actuellement à Las Vegas, est qu’il ne s’agit pas de peinture.
Comme une liseuse
Comme on peut l’apercevoir sur cette vidéo, il ne s’agit en effet pas de peinture. La carrosserie du véhicule est recouverte d’un revêtement qui fonctionne avec la technologie de l’encre électronique, que l’on retrouve aussi dans les liseuses. Tous ces blocs de revêtement sont, en-dessous, reliés à un réseau de câbles électriques.
Car la charge électrique est ce qui fait le changement de couleur – pour autant qu’on considère les nuances de gris, le blanc et le noir comme des couleurs. Le revêtement est constitué de petites capsules qui contiennent des pigments blancs à charge négative et des pigments noirs à charge positive. Le courant électrique amène alors l’un ou l’autre à la surface. Les pigments n’ont après plus besoin de courant pour y rester.
Quels intérêts?
Le journaliste spécialisé en automobile de CNN a pu en apercevoir l’aspect réel et trouve qu’il manque « la subtilité et la profondeur d’une vraie peinture ». L’iX Flow, comme ce SUV électrique est appelé, n’est pour l’heure qu’un projet de recherche et de design, selon Adrian van Hooydonk, designer en chef. En termes de commercialisation, rien n’a encore été annoncé, ni en termes de prix.
Mais différentes raisons existent cependant derrière la volonté de créer un tel revêtement. D’abord, une question d’esthétisme et de plaisir ou d’amusement pour les conducteurs. « Cela donne au conducteur la possibilité d’exprimer extérieurement différentes facettes de sa personnalité ou même son goût pour le changement et de redéfinir cela chaque fois qu’il s’assied dans sa voiture », explique Stella Clarke, cheffe du projet.
La deuxième raison est plus technique, et concerne la consommation énergétique de la voiture. Le blanc notamment reflète les rayons de soleil, et donc la chaleur. Lors de jours chaud, il vaudrait donc mieux choisir de mettre sa voiture en blanc, afin de garder l’habitacle au frais. Il y aurait ainsi moins besoin d’allumer l’air conditionné. Le noir au contraire attire la chaleur et la lumière. Un rayon de soleil en temps froid pourrait ainsi permettre de plus facilement réchauffer la voiture et d’utiliser moins de chauffage. A voir alors comment toute cette électronique se comporterait les jours de grand froid ou de grande chaleur – les systèmes électroniques basiques des voitures actuels rencontrent déjà des difficultés dans ces conditions.
A terme, l’implémentation d’autres couleurs serait même possible, explique encore Stella Clarke. Voire l’affichage de message, alors véritablement comme sur une liseuse ; on imagine bien la publicité potentielle pour cette voiture électrique qui ferait défiler un message comme « il n’y a pas de planète B ».