Avec le risque de récession, la BCE exhorte les banques à ne pas verser de primes trop généreuses et à constituer des réserves

La Banque centrale européenne (BCE) exhorte certaines institutions financières à ne pas verser de primes trop généreuses cette année. C’est ce que rapporte l’agence de presse Bloomberg sur la base de certaines sources. Le régulateur s’attend à une certaine retenue à cet égard, car il craint que la crise énergétique n’entraîne une vague de défauts de paiement.

Une récente enquête menée par le cabinet de services professionnels KPMG auprès de 1 300 PDG du monde entier a montré que de nombreux chefs d’entreprise s’attendent à une récession au cours des 12 prochains mois. Pieter Hasekamp, directeur du Centraal Planbureau (CPB) des Pays-Bas, est également inquiet. Dans un billet, il met en garde contre une nouvelle crise de l’euro. « L’instabilité guette la zone euro », se fait-il l’écho.

Des primes moins généreuses

La situation économique actuelle inquiète aussi la BCE. Selon certaines sources citées par Bloomberg, la BCE souhaite que les banques se préparent à des temps économiques difficiles. Selon le régulateur, certains acteurs, dont UniCredit, Commerzbank et Deutsche Bank, voient l’avenir avec des lunettes trop roses, alors que l’inflation galopante et la hausse des taux d’intérêt mettent la croissance économique de la zone euro sous pression. Plus précisément, certains prêteurs ont déjà fait remarquer qu’il est peu probable qu’ils aient besoin de constituer des réserves massives.

Ainsi, selon l’institution monétaire, ils sous-estiment les risques posés par la situation économique actuelle. C’est pourquoi le régulateur a recommandé à certains acteurs financiers de ne pas verser de primes trop généreuses cette année. « L’Europe est confrontée à un choc macroéconomique puissant et durable. Les banques doivent donc être prudentes », a récemment déclaré Andrea Enria, président du conseil de surveillance de la Banque centrale européenne.

La BCE ose intervenir

Quoi qu’il en soit, la BCE n’hésitera pas à intervenir si elle le juge nécessaire. Pendant la crise sanitaire (en 2020), elle avait demandé à certaines institutions financières, dont BNP Paribas Fortis et Deutsche Bank, de limiter les bonus.

En outre, les institutions monétaires ont imposé aux banques des interdictions de dividendes et leur ont interdit temporairement de racheter leurs propres actions. En 2021, ces restrictions ont été levées, mais il a été demandé d’être « prudent et prévoyant ». Les banques ont également dû constituer des réserves supplémentaires pendant la crise sanitaire.

La récession en Belgique

La Banque nationale de Belgique s’attend à ce que notre pays se dirige vers une récession courte et légère. Le régulateur fait référence aux fortes augmentations de coûts, notamment les coûts de personnel et d’énergie, qui incitent les entreprises à réduire leurs activités.

BL

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