Aux États-Unis, les ‘super-riches’ augmentent leurs réserves de cash

Les ‘super-riches’ américains détiennent aujourd’hui une part plus importante de leurs actifs en espèces qu’en temps normal. D’après les experts, ce phénomène pourrait être observé jusqu’aux élections présidentielles. Si au cours du dernier trimestre, 12% de leur portefeuille était constitué de cash, ce chiffre est aujourd’hui passé à 19%. 

C’est en tous les cas ce qu’affirme Michael Sonnenfeldt, fondateur et président de Tiger 21, un club d’investissement qui compte quelque 800 membres, dont la fortune de chacun est estimée à plus de 100 millions de dollars. Tiger 21 est spécialisé dans les investissements de PME et dans les entreprises non cotées.

Le club compte des membres aux États-Unis, au Canada, en Suisse et au Royaume-Uni. Ensemble, ils gèrent 80 milliards de dollars d’actifs. Au cours des trois derniers mois, 64% des membres ont augmenté leurs réserves de trésorerie. 

L’incertitude à moyen terme

Pourquoi les plus fortunés augmentent-ils la taille de leur portefeuille en espèces? La pandémie n’y est pas pour rien. Mais la baisse des taux d’intérêt et les élections présidentielles américaines ont aussi joué un rôle. Plusieurs membres du club déclarent vouloir se débarrasser de leurs actions, de leurs résidences secondaires et de leurs œuvres d’art pour avoir plus de liquidités. Malgré les incertitudes, les membres du club Tiger 21 ont déjà obtenu un retour sur investissement moyen de 10% cette année.

Lors d’une vidéoconférence avec Yahoo Finance, M. Sonnenfeldt affirmait que les marchés boursiers se portaient très bien. Néanmoins, ces chiffres ne représentent que 15 à 20% de la main d’oeuvre totale. Selon M. Sonnenfeldt, les 80% restants des travailleurs souffrent davantage. Et ces derniers ne sont pas représentés en bourse. 

L’argent gratuit a totalement bouleversé la logique boursière

Les sommes gigantesques injectées par les banques centrales et qui inondent les marchés inquiètent aussi le président de Tiger 21. Selon le multimillionnaire, cela aurait entraîné un bouleversement total de la logique boursière. D’après M. Sonnenfeldt, il est toujours possible de faire de bonnes affaires en dehors du marché boursier. D’autant plus que de nombreuses entreprises sont aujourd’hui en difficulté. En conséquence, elles sont prêtes à vendre à des conditions très favorables pour les investisseurs.

Tiger 21 compte 800 membres qui se réunissent chaque mois en petits groupes dans l’une des 29 villes où le club a une antenne. Aujourd’hui, selon M. Sonnenfeldt, les membres de son club ne se seraient pas montrés plus en faveur de Trump ou de Biden, bien qu’ils voient dans les élections une opportunité de gagner de l’argent. M.Sonnenfeldt souligne toutefois que son club a obtenu d’excellents résultats lorsque les présidents démocrates étaient au pouvoir, et plus particulièrement lorsque Bill Clinton était chef d’État.

Les villes posent problème

Toutefois, M.Sonnenfeldt redoute un problème au niveau des villes à l’avenir, car les gens déménagent massivement des grands centres urbains vers des banlieues et des campagnes moins chères. La question est dès lors de savoir dans quelle mesure les villes seront encore viables économiquement pour les détenteurs d’obligations. 

Enfin, M. Sonnenfeldt constate que de plus en plus de magasins et d’entrepôts tombent entre les mains de grands détaillants sur Internet. Cela leur permet de mieux contrôler la dernière étape de la vente, en particulier l’infrastructure logistique qui permet de livrer des marchandises au niveau national ou international.

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