Au Danemark, le secteur financier va payer l’explosion des demandes des retraites anticipées

Le Danemark va faire payer les banques, les fonds de pension et les investisseurs pour financer les coûts des retraites anticipées des travailleurs de divers secteurs. Pour financer l’ensemble, le gouvernement social-démocrate de la Première ministre Mette Frederiksen imposera 400 millions d’euros de taxes supplémentaires provenant du secteur financier. Le gouvernement danois mettra également le même montant sur la table.

Le plan devrait entrer en vigueur en 2023, mais il doit encore être formellement adopté au Parlement. Si cela se produit, il y aura un impôt supplémentaire sur les sociétés pour les banques et les fonds de pension et les investisseurs, qui seront taxés en sus sur les bénéfices qu’ils réalisent sur leurs actions.

La gestion de crise a donné au gouvernement de Frederiksen une marge de manœuvre

Frederiksen a remporté les élections avec, entre autres, la promesse d’une retraite anticipée de personnes exerçant des professions exigeantes. Maintenant que le pays a traversé la crise du coronavirus avec peu de dégâts, le Premier ministre espère profiter de sa popularité pour faire approuver les nouvelles mesures. Au total, 38.000 personnes pourraient bénéficier de ce programme. Le journal Politiken parle lui plutôt de 22.000 personnes. Mais quiconque souhaite prendre sa retraite au Danemark à l’âge de 61 ans devra encore prouver qu’il a travaillé pendant 42 ans.

Le secteur financier danois paie déjà 200 millions d’euros d’impôts par an. Face à cette hausse conséquente de leurs contributions, il craint que le client soit finalement victime de cette nouvelle règle: ‘Le montant est tel que je ne vois pas comment nous ne pouvons pas le reporter sur nos clients’, a déclaré Birger Krogh Nielsen, directeur financier de la Danish Jyske Bank, à l’agence de presse Bloomberg.

La fédération bancaire danoise affirme également qu’elle doit désormais financer des réformes politiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec le secteur. De tels plans ne feront que ralentir la croissance et l’emploi dans le secteur, déclare Ulrik Nodgaard, de Finans Danmark.

La taxe supplémentaire se compose de trois parties

  • Il y aura une taxe sur les bénéfices réalisés sur les investissements dans l’immobilier commercial.
  • Il y aura une taxe plus élevée sur les bénéfices réalisés sur les actions.
  • Enfin, il y aura une taxe professionnelle supplémentaire pour le secteur financier.

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