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L’organisation de grands événements sportifs est-elle réservée aux monarchies pétrolières ?

L’organisation de grands événements sportifs est-elle réservée aux monarchies pétrolières ?
Le prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammed ben Salmane et le président de la FIFA Gianni Infantino. (Ayman Yaqoob, Anadolu Agency via Getty Images)

Organiser de grands événements sportifs est-il toujours intéressant sur le plan financier ? Non. De moins en moins de pays et de villes présentent leur candidature à l’accueil de la Coupe du Monde de Football ou des Jeux olympiques. Ces événements laissent généralement un gouffre financier à leurs organisateurs. Quelque chose qui semble ne plus convenir qu’aux monarchies pétrolières.

Dans l’actu : le fait que l’Arabie saoudite organisera la Coupe du monde 2034 démontre ce manque d’intérêt.

Zoom avant : avec l’augmentation du nombre d’équipes à 48 d’ici 2026, les coûts d’organisation vont monter en flèche, nécessitant 14 grands stades et 72 camps d’entraînement. 

  • Cela ne concerne que les pays riches, comme les monarchies pétrolières. Le Qatar a par exemple dépensé 220 milliards de dollars pour la Coupe du monde 2022.
  • La FIFA n’est pas concernée. La Fédération mondiale de football a gagné 5,8 milliards de dollars grâce à la Coupe du monde au Qatar, soit trois fois plus que lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil.
  • L’argent n’est pas un obstacle pour l’Arabie Saoudite : le sportwashing devant lui permettre de détourner l’attention de son régime.
    • En braquant les projecteurs sur ce divertissement, le pays espère détourner l’attention des violations fondamentales des droits humains. Pour n’en citer que quelques-unes, en Arabie Saoudite, la liberté d’expression et les droits des femmes sont très limités. L’homosexualité est illégale et les journalistes, critiques et militants sont régulièrement emprisonnés et peuvent être condamnés à la peine de mort. L’Arabie saoudite se classe 150ᵉ sur 167 dans le Democracy Index de The Economist.

Arabie Saoudite et sportwashing : place au cricket et au tennis

Zoom arrière : le prince héritier Mohammed ben Salmane a réussi à lier le royaume à 6 événements sportifs majeurs en peu de temps :

  • un Grand Prix de F1;
  • un mercato foot retentissant, avec l’arrivée de superstars mondiales telles que Ronaldo et Benzema;
  • la mise en place d’un circuit de golf alternatif, le LIV;
  • l’organisation du combat boxe de l’année (Jake Paul contre Tommy Fury);
  • des investissements dans le MMA;
  • des investissements dans l’e-sport;
  • une candidature pour prendre le contrôle de l’Indian Premier League (cricket) et de deux tournois de tennis (Miami Open et Madrid Open). 

Le pays a dépensé au moins 5,9 milliards d’euros en contrats sportifs depuis début 2021. Soit plus de quatre fois le montant précédent sur six ans. Aller à l’encontre de cette tendance est impossible.

(OD)

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