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L’Arabie Saoudite et la Russie s’allient pour faire monter le prix de votre plein à la pompe (et de votre ticket de caisse)

L’Arabie Saoudite et la Russie s’allient pour faire monter le prix de votre plein à la pompe (et de votre ticket de caisse)
De Saoedische kroonprins Mohammad bin Salman en de Russische dictator Vladimir Poetin – ALEJANDRO PAGNI/AFP via Getty Images

Actuellement, la production mondiale de diesel ne parvient pas à satisfaire la demande. C’est ce qui justifie les importantes hausses de prix chez nous et dans le reste de l’Occident. La cause majeure semble être la décision de l’Arabie Saoudite et de la Russie de prolonger leur réduction de production.

Pourquoi est-ce important ?

Le diesel demeure le carburant primordial du monde industriel. Il est essentiel pour alimenter divers types de véhicules et de machines, y compris les camions, les trains, les bateaux, les engins de construction, et les tracteurs. Quand le prix du diesel grimpe, cela engendre une hausse des coûts de nombreux biens et services, du fait de l'augmentation des frais de transport et de production. Cette inflation peut toucher quasiment tous les secteurs, de la production alimentaire au transport, en passant par la fabrication d'acier et d'autres matériaux.

Riyad et Moscou jouent avec les vannes

Dans l’actualité : les raffineries du monde entier peinent à produire suffisamment de diesel. Ceci pourrait raviver l’inflation dans de nombreuses régions du monde.

  • Depuis cette semaine, les prix de l’essence et du diesel ont sensiblement augmenté en Belgique. Un litre d’essence 95 est désormais facturé jusqu’à 1,9180 euros, tandis que le prix de l’essence 98 atteint 2,1390 euros. Pour la première fois cette année, le prix du diesel a dépassé les 2 euros, s’établissant à 2,0270 euros par litre. Cette tendance haussière est également observée ailleurs en Europe et aux États-Unis ces derniers mois.
  • La Russie et l’Arabie Saoudite sont majoritairement à blâmer pour cette situation. Depuis juillet, Riyad a réduit sa production quotidienne d’un million de barils, une mesure initialement temporaire mais prolongée à plusieurs reprises. En début de ce mois, il a été annoncé que cette réduction serait maintenue jusqu’à la fin de l’année.
  • De son côté, la Russie a réduit ses exportations de 300.000 barils par jour en septembre, une décision qui sera prolongée jusqu’à fin 2023. Cela s’ajoute à une autre réduction de production d’un demi-million de barils par jour annoncée en mars, qui sera effective jusqu’à fin décembre.
  • La réduction de l’offre par ces deux pays, en cette période précise, affecte particulièrement le marché du diesel. Toril Bosoni, responsable des marchés pétroliers à l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE), a confirme à l’agence Bloomberg que la demande en diesel augmente fortement en fin d’année. Les raffineries risquent donc d’être débordées, ce qui pourrait créer des pénuries.

Impact disproportionné

Facteur supplémentaire (1) : À cela s’ajoute le fait que les réserves de diesel, tant aux États-Unis que dans l’UE, sont plus basses que d’ordinaire. La principale raison est la vague de chaleur dans l’hémisphère nord cet été, qui a contraint à l’arrêt certaines raffineries. Par ailleurs, certaines ont définitivement fermé leurs portes ces dernières années, n’étant plus rentables pendant la période Covid-19.

Facteur supplémentaire (2) : Il est également crucial de souligner que le flux pétrolier en provenance du Moyen-Orient a un impact particulièrement fort sur le marché du diesel. La raison est que le pétrole brut de cette région est plus dense, permettant ainsi d’obtenir une plus grande quantité de distillats, adaptés à la production de diesel.

Conséquences : L’augmentation du coût du diesel se fait sentir non seulement à la pompe, mais également sur nos tickets de caisse au supermarché. Le diesel est indispensable pour alimenter les camions, tracteurs et bateaux qui transportent des biens essentiels tels que la nourriture et les médicaments. Ainsi, une hausse du prix du diesel impacte directement le coût de la vie. Si cette hausse persiste, cela pourrait aggraver la lutte contre l’inflation, déjà ardue.

MB

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