La présidente de la Chambre lituanienne, invitée par son homologue taïwanaise à rendre visite à Taipei, veut y emmener les présidents des chambres des pays membres de l’UE.
La visite de Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, à Taïwan la semaine dernière fera-t-elle des émules en Europe? C’est en tout cas ce que souhaite la Lituanie.
L’homologue lituanienne de Pelosi, Viktorija Čmilytė-Nielsen (Mouvement libéral), est derrière la proposition de la visite d’une délégation européenne. « Je pense qu’au vu de la situation actuelle, il serait logique de regrouper les soutiens, de former un groupe plus important de présidents des parlements des États membres de l’UE qui pourraient se rendre à Taïwan, à l’instar de Pelosi » indique-t-elle, citée par Euractiv.
Visite(s)
Fin juillet, une délégation taïwanaise, comprenant la présidente de la Chambre You Si-Kun, s’était rendue à Vilnius. Cette dernière aurait alors invité son homologue lituanienne à se rendre à Taipei. Čmilytė-Nielsen transmet l’invitation aux 26 autres présidents de parlements au sein de l’Union.
« J’ai l’intention de discuter de cette question avec les présidents des parlements des pays nordiques et baltes qui, à mon invitation, se rendront bientôt en Lituanie. Plus tard, d’autres visites auront lieu et je rencontrerai les présidents des parlements d’autres pays de l’UE. Je pense donc qu’une telle visite pourrait démontrer le plus grand soutien possible à la société démocratique de Taïwan ainsi qu’une prise de position très claire de la part de ceux qui aiment et défendent la démocratie », continue-t-elle.
Un autre représentant officiel du pays, la ministre des Transports faisant fonction, Agnė Vaiciukevičiūtė (Parti de la Liberté, centre-gauche), n’a pas attendu ses homologues européens pour se rendre à Taipei. Elle visite l’île cette semaine, en compagnie d’une délégation d’hommes et de femmes d’affaires.
L’amitié Taïwan-Lituanie
Ce souhait de suivre les pas de Pelosi n’est pas un hasard. Ces derniers mois, la Lituanie a régulièrement marqué l’actualité en raison de sa relation particulière avec Taïwan. C’est par exemple le premier pays européen qui a décidé d’installer une représentation permanente taïwanaise sur son territoire, en juillet 2021. Ce renforcement de liens a poussé Pékin à boycotter les produits lituaniens et comprenant des composants lituaniens, suite à quoi l’UE a porté plainte contre la Chine.
Pékin ne voit pas non plus l’idée d’une visite des présidents des parlements des États membres de l’UE d’un bon œil. Pour le responsable du commerce de l’ambassade chinoise à Vilnius, toute visite de la sorte serait une violation du principe de la « Chine unique ».
Reste alors à voir si les invitations de Čmilytė-Nielsen feront des émules en Europe, ou si les agissements chinois autour de Taïwan la semaine dernière et les tensions avec les États-Unis dissuaderont les speakers européens.