Après la Chine, la Malaisie ferme également ses frontières aux déchets de plastique d’autres pays

La Malaisie va renvoyer jusqu’à 3.000 tonnes de déchets plastiques dans les pays d’où ils proviennent, a indiqué en début de semaine Yeo Bee Yin, ministre malaisienne de l’Environnement. La ministre a expliqué qu’à l’avenir, son pays renverrait toutes les ordures importées illégalement du reste du monde. L’année dernière, la Malaisie est devenue la principale destination mondiale des déchets plastiques après la Chine. En 2017, la Chine avait annoncé qu’elle ne voulait plus être la poubelle du monde.

La Malaisie suit maintenant l’exemple chinois. Un certain nombre d’autres pays asiatiques semblent vouloir prendre la même direction.

Illégal

Suite à la décision chinoise, des douzaines d’usines de recyclage ont vu le jour en Malaisie. Nombreuses sont celles qui fonctionnent sans permis d’exploitation. Les communautés locales se plaignent en outre de problèmes environnementaux. La ministre Yeo Bee Yin a promis de mettre fin aux pratiques illégales et a déclaré que 60 conteneurs d’ordures importés illégalement seraient renvoyés dans leur pays d’origine.

« Ces conteneurs ont été introduits illégalement dans le pays sous de fausses déclarations », a expliqué le ministre après avoir inspecté les cargaisons à Port Klang, localité à la périphérie de la capitale Kuala Lumpur.

Les autorités malaisiennes ont identifié au moins 14 pays expéditeurs de déchets plastiques. Parmi ceux-ci, on trouve les États-Unis, le Japon, la France, le Canada, l’Australie et la Grande-Bretagne.

« Les citoyens des pays développés ignorent en grande partie que leurs déchets, qu’ils pensent recyclés, sont déversés en Malaisie. Dans notre pays, ils sont éliminés à l’aide de méthodes préjudiciables à l’environnement », a encore expliqué la ministre.

« Une entreprise de recyclage basée en Grande-Bretagne a exporté jusqu’à 50.000 tonnes de déchets plastiques en Malaisie au cours des deux dernières années », a précisé la ministre. La Malaisie va par conséquent demander aux gouvernements étrangers d’enquêter sur de telles entreprises. L’année dernière, la Malaisie a reçu 870.000 tonnes de déchets plastiques, soit plus du triple par rapport à 2016.

Politique

« Nous exhortons les pays développés à revoir leur gestion des déchets plastiques et à cesser d’expédier des déchets vers des pays en développement », a indiqué la ministre. « Si vous expédiez vos déchets plastiques en Malaisie, nous les renverrons sans pitié. »

La semaine dernière, le président philippin, Rodrigo Duterte, a ordonné à son gouvernement de faire appel à une société de transport maritime privée pour renvoyer 69 conteneurs de déchets au Canada et de les laisser dans ses eaux territoriales si le pays refuse de les accepter.

Le Canada affirme que les déchets, exportés aux Philippines entre 2013 et 2014, étaient une transaction commerciale réalisée sans le consentement du gouvernement. Le Canada a indiqué qu’il souhaitait récupérer les déchets, mais selon Duterte, cela ne s’est pas produit assez rapidement.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), environ 300 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. Une partie considérable de ce stock finit dans les océans après utilisation. Sur l’ensemble du plastique produit depuis le milieu du siècle, environ 9% seulement auraient été recyclés.