Des animaux de compagnie millionnaires à la suite d’un legs

Au cours des dernières décennies, il est devenu de plus en plus courant aux Etats-Unis et dans d’autres pays que des animaux domestiques héritent de leur propriétaire. Dans certains cas, ils se voient même léguer la totalité de la succession.

« L’époque de la niche dans la cour est révolue »

Cette tendance a émergé dans les années 1990. Les mouvements de défense des droits des animaux ont milité pour faire introduire une réglementation permettant de leur transmettre une partie du patrimoine.

Aujourd’hui, 81 % des Américains possesseurs d’animaux de compagnie affirment qu’ils accordent autant d’importance à leur animal de compagnie qu’à leurs propres enfants. Plus de la moitié d’entre eux préfèrent le terme de « parent » plutôt que celui de « propriétaire » lorsqu’il est question de leur chien. En outre, 60 % considèrent que les chiens qu’ils ont aujourd’hui sont « plus importants » que ceux qu’ils ont eus lors de leur jeunesse.

« L’époque de la niche dans la cour est révolue. Maintenant, nos animaux domestiques sont à l’intérieur, à côté de nous, sur le canapé du salon. Ils font partie de la famille« , explique Kelly Michael, avocate spécialisée en planification successorale.

L’émergence des fiducies

Simultanément, des études sociologiques indiquent qu’un nombre croissant d’Américains vieillissent sans enfants ni conjoints. Ces deux facteurs ont largement profité aux fiducies spécialisées (« trusts »). Et ce d’autant que dans la plupart des États américains, les animaux de compagnie sont considérés comme des possessions, et ne peuvent donc hériter directement.

Ainsi, 44 % des propriétaires d’animaux de compagnie américains ont prévu des dispositions financières pour l’entretien de leur animal après leur décès. Souvent, elles consistent en la désignation d’une personne qui s’en occupera après le décès, dans le cadre d’un testament.

Dans certains cas, ils créent une fiducie, et nomment un bénéficiaire, qui pourra disposer des biens sous la supervision d’une autre personne, le fiduciaire. Ainsi, le bénéficiaire est contraint d’utiliser l’argent dans l’intérêt de l’animal.

Des héritages de légende

Remarquablement, certains de ces héritages d’animaux se chiffrent parfois en millions de dollars. Trouble, un bichon maltais, a ainsi hérité de 12 millions de dollars au décès de sa maîtresse, la milliardaire Leona Helmsley en 2007. Ce legs avait été contesté, et ramené (tout de même) à 2 millions de dollars.

En 2010, un chihuahua de Floride, Chonchita, a reçu 3 millions de dollars et un manoir de 8,5 millions de dollars en héritage. Un employé à plein temps a été recruté pour s’occuper de la petite chienne, qui profitait des bienfaits du spa, portait un collier serti de diamants griffé Cartier, et des perruques personnalisées créées par l’ancien maquilleur des Beatles.

Blackie, un chat, s’est retrouvé à la tête d’une fortune de 12,5 millions de dollars, au nez et à la barbe des membres de la famille de son propriétaire. Il est ainsi devenu le chat le plus riche du monde.

D’autres animaux plus insolites se sont aussi distingués par leur héritage colossal : Big Tibby, une tortue, est le récipiendaire de quelque 50 000 dollars. Gigoo, une poule de la race écossaise Scots Dumpy, est l’heureuse héritière d’un magot de 10 millions de livres sterling.

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