Les talibans qui ont pris le pouvoir en Afghanistan ont conclu un accord avec la Russie pour importer du carburant et du blé. Une situation qui serait due à la menace de famine dans le pays, entretenue par la Chine.
Les talibans, qui ont pris le pouvoir l’année dernière après le retrait des États-Unis, ont signé des accords avec la Russie. En effet, le pays a dû chercher d’autres soutiens après que la Chine n’a pas respecté les accords conclus après le retrait. Pékin a vu dans cet événement mondial majeur l’occasion ultime d’accroître son influence, et l’a exploitée. En conséquence, le pays est désormais menacé par la famine. Et la Russie se pose, ironiquement, en sauveur.
L’essence, le diesel, le gaz et le blé sont les principaux produits que la Russie fournira à l’Afghanistan. Ces derniers seront achetés en roubles russes et à un « rabais spécial », a déclaré mercredi par téléphone à Bloomberg Abdul Salam Jawad Akhundzada, porte-parole du ministère du Commerce et de l’industrie.
L’accord
L’accord avec la Russie est le plus important de l’histoire des Talibans et comprend un million de tonnes d’essence et de diesel, un demi-million de tonnes de gaz de pétrole liquéfié et deux millions de tonnes de blé à fournir chaque année jusqu’à une date non précisée. Auparavant, les combustibles étaient principalement importés d’Ouzbékistan, du Turkménistan et d’Iran, en quantités beaucoup plus faibles. En effet, le pays consomme 1,3 million de tonnes de carburant par an.
Cet accord intervient peu après la visite du ministre afghan du Commerce et de l’Industrie, Nuruddin Azizi, le mois dernier. Selon M. Akhundzada, des préparatifs seraient actuellement effectués pour que les produits puissent être importés « dans les jours ou les semaines à venir. »
Nouveau partenaire commercial
Akhundzada a en outre estimé que d’autres contrats à long terme avec Moscou sont susceptibles d’être signés à l’avenir. En outre, la Russie est l’un des rares pays à avoir gardé son ambassade à Kaboul ouverte.
Un responsable occidental a confié anonymement à Bloomberg, le mois dernier, que Moscou aurait encouragé plusieurs pays asiatiques à discuter d’éventuels contrats pétroliers à long terme assortis de fortes remises. Une proposition dont l’Occident n’est manifestement pas fan. En outre, les responsables américains tenteraient de faire baisser le prix du pétrole depuis un certain temps, afin d’imposer de nombreuses restrictions au Kremlin.
MB