Hier en fin de journée, l’administration Trump a demandé à la Cour suprême des États-Unis d’abroger le Patient Protection and Affordable Care Act, surnommé l’‘Obamacare’. Le démantèlement laisserait plus de 23 millions de personnes sans soins de santé.
Il s’agit d’une nouvelle offensive contre l’assurance–santé emblématique de l’ex-président démocrate, Barack Obama. Alors que l’Obamacare pourrait bien laisser des millions de citoyens sans couverture sociale, l’enjeu est de taille pour l’élection présidentielle de novembre. Le président Donald Trump s’est en effet engagé à supprimer l’Affordable Care Act (AFA) s’il est réélu, ce qui faisait aussi partie de ses promesses de campagne de 2016.
Approuvé en 2010 malgré l’opposition républicaine, l’Obamacare avait permis d’assurer près de 20 millions d’Américains supplémentaires. Depuis, Donald Trump et les républicains s’appliquent à saper ses fondements et à en supprimer certaines parties, surtout l’obligation de contracter une assurance sous peine de sanctions (soit le ‘mandat individuel’), point qu’ils sont parvenus à supprimer en 2017.
Plusieurs États républicains ont alors introduit de nouveaux recours en justice, arguant que l’Obamacare n’était pus valide dans ce contexte. Noel Fransico, l’avocat du gouvernement, a d’ailleurs fait valoir qu’au regard de cette mesure qui n’était plus d’actualité, l’AFA ‘n’était plus valide’.
‘Cruauté insondable’
Le candidat démocrate à la présidence, Joe Biden, a qualifié la demande de l’administration Trump de ‘cruauté insondable’, alors que l’épidémie du coronavirus sévit encore aux États-Unis. La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a quant à elle déclaré qu’‘aucune excuse morale ne justifiait les efforts accomplis par l’administration Trump pour priver les Américains de leur couverture de soins de santé’.
L’ACA interdit aux assureurs de refuser une couverture aux Américains si ces derniers ont déjà présenté des problèmes de santé dans le passé. Donald Trump avait alors critiqué les coûts générés par la couverture de l’Obamacare, qu’il a toujours jugés trop élevés.
De leur côté, les démocrates entendent bien sauver l’AFA, devenu l’une des promesses principales de leur campagne.