L’Allemagne a sa solution toute trouvée pour remplacer sa main-d’œuvre vieillissante : recruter des robots en masse

En Allemagne, la pénurie de main-d’œuvre est de plus en plus préoccupante en raison du vieillissement de la population et des départs à la retraite croissants. La modernisation et la numérisation du marché du travail y sont devenues cruciales.

Zoom-arrière : Plus de la moitié des entreprises allemandes ont du mal à trouver des travailleurs qualifiés pour pourvoir les postes vacants, selon les rapports des Chambres de commerce allemandes.

  • En janvier, la proportion d’entreprises ayant des difficultés à embaucher était à son niveau le plus élevé jamais enregistré, avec 53% signalant des pénuries de main-d’œuvre.
    • Cette tendance est encore plus marquée chez les fabricants d’équipements électriques, 67% étant incapables de pourvoir les postes vacants.
    • On retrouve le même pourcentage chez les entreprises de génie mécanique.
    • Tout comme dans l’industrie automobile, où 65% des entreprises ont signalé des pénuries.
  • Au total, environ 2 millions de postes restent vacants, entraînant une perte d’environ 100 milliards d’euros de production.
  • Selon Achim Dercks, directeur général adjoint des Chambres de commerce, les pénuries de personnel, les prix élevés de l’énergie et le passage à la neutralité climatique constituent un « mélange dangereux » qui pourrait pousser les entreprises à délocaliser leur production à l’étranger.

Près de 5 millions de travailleurs en moins

En cause : la main-d’œuvre vieillissante de la plus grande économie d’Europe.

  • Selon l’office fédéral des statistiques en Allemagne, la main-d’œuvre atteindra un pic cette année, avant de diminuer de 1,6 à 4,8 millions au cours des 15 prochaines années.
  • Une situation entraînée par l’arrivée massive à l’âge de la retraite de millions de baby boomers.
    • Le nombre de personnes en âge de prendre leur retraite (67 ans ou plus) en Allemagne augmentera d’environ 4 millions pour atteindre au moins 20 millions d’ici au milieu des années 2030.
    • Dans les années 2050 et 2060, entre 7 et 10 millions de personnes « très âgées » (au-delà de 80 ans) vivront en Allemagne.
  • « Ces changements dans la structure de la population sont déjà visibles dans la structure d’âge actuelle. Nous devrons faire face à ce processus de vieillissement et aux défis qu’il pose pour la société », prévient le Dr. Karsten Lummer, chef du département « Population » à l’office fédéral des statistiques.

La solution : « Nous devons améliorer la productivité grâce à la technologie », a déclaré Steffen Kampeter, directeur général de la Confédération des associations patronales allemandes, à CNBC.

  • « Il y a une corrélation entre l’utilisation de technologies modernes et la croissance économique ainsi que la participation au marché du travail dans la plupart des sociétés », précise-t-il.
  • De quoi menacer les emplois des êtres humains faits de chair et d’os ? « Il n’y aura pas de pertes d’emplois majeures en raison de la numérisation », rassure de son côté selon Ulrich Walwei, vice-directeur de l’Institut de recherche sur l’emploi en Allemagne.
    • « Il y a cet effet d’automatisation qui permet bien sûr d’économiser du travail… Mais, d’un autre côté, cela donne aux consommateurs et aux entreprises la possibilité d’utiliser leurs ressources différemment« , a-t-il déclaré.
    • « Ce que nous constatons, c’est une forte complémentarité entre les technologies numériques et les activités économiques. »
  • Et le potentiel est là : l’Allemagne possède le plus grand stock de robots dans l’Union européenne (presque la moitié de l’offre totale de l’UE) selon un rapport de la Commission européenne de 2020.
  • À l’avenir, c’est surtout le secteur des soins qui pourrait tirer profit de l’introduction de robots sur les lieux de travail, car il souffre de graves problèmes de pénurie de personnel et les tâches y sont physiquement éprouvantes.
  • Mais de nombreux travailleurs et citoyens ont encore des réserves quant à la fiabilité des robots et à leur capacité à remplacer les travailleurs humains.
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