Lundi, l’Open Vld a rejeté le budget prévu pour l’INAMI, l’institut national d’assurance maladie-invalidité, provoquant des réactions d’inquiétude parmi les syndicats. Le Premier ministre démissionnaire Alexander De Croo (Open Vld) tente de calmer la situation.
Principaux renseignements
- L’Open Vld estime que l’approbation du budget de l’INAMI devrait être une affaire pour le prochain gouvernement.
- Les syndicats craignent que les dispositions convenues soient compromises et réagissent avec inquiétude.
- De Croo souligne que le budget doit être approuvé d’ici le 22 novembre, laissant ainsi du temps pour trouver une solution.
Contexte : L’Open Vld a rejeté le budget 2025 prévu pour l’INAMI.
- Le budget de l’INAMI couvre, entre autres, les remboursements des consultations chez les médecins généralistes et les traitements chez les dentistes ou kinésithérapeutes. Selon l’Open Vld, cela relève du prochain gouvernement, dans lequel les libéraux ne siégeront probablement pas. C’est pourquoi l’Open Vld a rejeté le plan budgétaire présenté au Conseil général.
- En l’absence d’un budget approuvé à temps pour l’année prochaine, la norme de croissance de 2,5 % et l’indexation de 3,34 % risquent de ne pas être appliquées.
- La norme de croissance détermine le niveau d’augmentation du budget du secteur médical.
- L’indexation est cruciale pour les salaires dans le secteur des soins, qui seraient augmentés en conséquence.
- Un plan budgétaire est urgent en raison des déficits budgétaires du secteur. En 2024, un déficit de 150 millions d’euros avait été anticipé, mais il avait pu être comblé. Pour 2025, le plan prévoit un déficit de 217 millions d’euros, d’après De Standaard.
- Pour y faire face, le ministre de la Santé démissionnaire, Frank Vandenbroucke (Vooruit), a appelé le secteur à trouver des économies. Cela a abouti à un plan d’économies : 113 millions d’euros dans le secteur des médicaments, 73,3 millions d’euros chez les médecins et 20 millions d’euros chez les dentistes.
« Ne pas perturber le travail de De Wever »
Réactions : Une grande inquiétude chez les syndicats.
- Un plan structuré a été élaboré, mais il n’a pas été approuvé. « Nous ne savons pas ce qui va se passer maintenant. Cette situation est inédite et totalement incompréhensible », a réagi Luc Van Gorp, président de la Mutualité Chrétienne, dans De Standaard.
- Le syndicat médical BVAS a également exprimé son opposition. Les médecins conventionnés dépendent de l’accord de l’INAMI pour l’indexation de leurs honoraires, contrairement aux médecins non conventionnés. « Pourquoi les médecins accepteraient-ils encore une convention si le gouvernement remet en cause tous les accords budgétaires ? », a déclaré Johan Blanckaert, président du BVAS. Van Gorp avertit également d’une possible déconvention massive.
- Vandenbroucke a tenté de calmer rapidement la panique et a demandé à De Croo de convoquer le kern sur cette question. De Croo a refusé. « Le Premier ministre en a informé le formateur (Bart De Wever (N-VA), ndlr). Le gouvernement démissionnaire ne va pas perturber le travail du formateur », a indiqué le cabinet du Premier ministre. « Gouvernance irresponsable », a réagi le cabinet de Vandenbroucke.
« Des contre-vérités évidentes »
Dans l’actualité : Alexander De Croo doit s’expliquer devant la Chambre.
- Selon De Croo, il y a encore largement le temps, a-t-il expliqué en réponse aux questions des députés. « Il y aura un budget pour l’INAMI en 2025. Les patients seront remboursés pour leurs soins », a-t-il affirmé. « En 2019, le gouvernement Wilmès avait décidé d’approuver le budget de l’INAMI le 22 novembre. C’est dans un mois, il n’est donc pas nécessaire de prendre une décision aujourd’hui ».
- Le Premier ministre a également critiqué la polémique entourant le sujet. « Je regrette que des contre-vérités évidentes aient été diffusées ces derniers jours, uniquement pour des raisons politiques. »
- De Croo semble donc compter sur la formation d’un nouveau gouvernement d’ici le 22 novembre. Cependant, cela devient de moins en moins probable en raison d’une note renvoyée par le président de Vooruit, Conner Rousseau. Le gouvernement démissionnaire devra probablement tout de même s’occuper du budget de l’INAMI.