Airbus surpasse Boeing avec des commandes record au Salon du Bourget


Principaux renseignements

  • Airbus a décroché des commandes d’une valeur de près de 21 milliards de dollars (environ 18,27 milliards d’euros) lors du Salon du Bourget, dépassant ainsi les 41 commandes de Boeing.
  • La société a signé un protocole d’accord avec VietJet Air pour 150 avions A321neo et a reçu des commandes d’EgyptAir et de Starlux Airlines pour ses gros-porteurs A350.
  • Malgré la présence discrète de Boeing, la demande de l’industrie reste robuste, les deux constructeurs possédant des carnets de commandes substantiels dépassant respectivement 5 000 et 8 000 appareils.

Lors du Salon du Bourget, Airbus a dominé avec d’importantes commandes et des révélations de nouveaux modèles. Boeing, en revanche, a adopté un profil plus bas en raison de défis internes persistants, rapporte CNBC.

Les compagnies aériennes profitent des salons aéronautiques pour annoncer d’importants achats d’avions après des mois de négociations. Jeudi matin, Airbus avait obtenu près de 21 milliards de dollars (environ 18,27 milliards d’euros) de commandes, selon les calculs de Reuters. Ce chiffre comprend 132 commandes fermes de clients tels qu’AviLease, ANA et LOT, dépassant largement les 41 commandes de Boeing et les 15 commandes d’Embraer, selon le cabinet de conseil en aviation IBA.

Accords clés annoncés au salon du Bourget

Alors que Boeing s’est abstenu de faire des annonces pendant deux jours consécutifs, Airbus a obtenu un protocole d’accord avec VietJet Air pour 150 avions A321neo et des commandes d’EgyptAir et de Starlux Airlines pour ses gros-porteurs A350. Le directeur général d’Air Asia, Tony Fernandes, a révélé que des discussions étaient en cours en vue d’augmenter la commande d’Airbus XLR, et qu’une annonce serait faite d’ici un mois. Cet avion à fuselage étroit et à long rayon d’action promet aux compagnies aériennes des itinéraires moyen et long-courriers rentables grâce à une consommation de carburant réduite.

Embraer a également remporté un franc succès avec 60 commandes fermes pour le E175 et d’autres options. Malgré la présence discrète de Boeing à Paris, la demande de l’industrie reste robuste. Le constructeur a obtenu de nombreuses commandes lors de la visite du président Trump au Moyen-Orient, notamment un accord portant sur 210 jets avec Qatar Airways.

Défis de la chaîne d’approvisionnement et retards

Boeing et Airbus possèdent tous deux d’importants carnets de commandes dépassant respectivement 5 000 et 8 000 appareils, des chiffres qui sont restés relativement stables depuis près d’une décennie. Les difficultés de la chaîne d’approvisionnement, exacerbées par la pandémie, continuent d’entraver les efforts des compagnies aériennes pour renouveler leurs flottes vieillissantes. Le PDG d’Air Lease Corp, John Plueger, a attribué la faiblesse du salon de Paris à l’ampleur des retards accumulés, suggérant que les commandes ultérieures au-delà de 2030 seraient limitées, étant donné que les deux constructeurs n’ont plus rien à vendre d’ici là. Il a néanmoins reconnu que la demande était forte.

La réticence de Boeing à s’engager dans des activités très médiatisées lors du salon aéronautique marque une tendance récurrente depuis 2019. Après deux crashs mortels de son modèle B737 Max et les perturbations liées à la pandémie qui ont suivi, de nouvelles crises sont apparues, notamment l’explosion d’une porte de sortie de secours, des préoccupations généralisées en matière de contrôle de la qualité et le mécontentement croissant des clients face aux retards de livraison.

Impact des récents crashs sur la présence de Boeing

Le récent crash d’un Boeing Dreamliner dans la catastrophe d’Air India a encore aggravé ces difficultés, ce qui a incité le PDG Kelly Ortberg à renoncer à participer au salon du Bourget. Boeing a donné la priorité à l’engagement de ses clients et à l’enquête sur les causes de l’accident, tout en maintenant une faible présence dans les médias.

Malgré un « environnement sombre et réfléchi » suite au crash d’Air India, la demande de nouveaux avions reste forte, selon Tony Payne, associé chez DLA Piper. Les parties prenantes reconnaissent l’importance du respect de normes de sécurité rigoureuses.

Réorientation vers les contrats de défense

Le salon aéronautique a connu une évolution significative vers les contrats de défense, reflétant les tensions géopolitiques provoquées par le conflit au Moyen-Orient, la guerre entre la Russie et l’Ukraine et un prochain sommet de l’OTAN axé sur l’augmentation des dépenses de sécurité nationale. Parmi les contrats les plus importants, citons celui de Thales pour la fourniture de 48 systèmes d’artillerie téléopérés au gouvernement français.

Guillaume Faury, PDG d’Airbus, a reconnu l’impact de l’accident d’Air India tout en soulignant la forte dynamique de l’industrie, en particulier dans le segment des avions à fuselage large, qui a pris du retard par rapport à la reprise des avions à fuselage étroit à la suite de la pandémie. Dan Taylor, responsable du service de conseil d’IBA, a attribué la disparité entre Boeing et Airbus cette année à des facteurs contextuels plutôt qu’à la concurrence. Il a cité les récentes commandes de Boeing au Moyen-Orient, facilitées par la diplomatie américaine, et son approche prudente à la suite de l’accident d’Air India comme des facteurs contribuant à sa visibilité réduite au salon.

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