ByteDance, maison-mère de l’application, est de plus en plus pointée du doigt pour ses relations cachées avec le puissant Parti communiste chinois. Ces nouvelles allégations de collaboration n’arrangeront pas son cas auprès des gouvernements qui plaident pour son interdiction.

Dans l’actu : ByteDance, propriétaire de TikTok, est accusé de permettre aux membres du Parti communiste chinois (PCC) d’accéder aux données de militants et manifestants à Hong Kong.

• Un ancien dirigeant de ByteDance, Yintao Yu, affirme que les utilisateurs ayant téléchargé du contenu lié aux protestations à Hong Kong étaient surveillés.
• De plus, les membres du PCC avaient accès aux données des utilisateurs de TikTok aux États-Unis, où l’application est dans le collimateur des régulateurs et est déjà interdite dans l’État du Montana.
  • Une très mauvaise pub pour l’application, qui fait face à une surveillance accrue à l’échelle mondiale, notamment lors d’une audition au Congrès américain.
• En réalité, selon Yu, les membres du comité du PCC avaient un accès « utilisateur divin » qui leur permettait de voir toutes les données collectées par ByteDance.
  • Ces membres du comité étaient présents physiquement dans les bureaux de ByteDance à Pékin et n’étaient pas des employés de l’entreprise.
  • Les dirigeants et managers, y compris Yu, étaient au courant de cette situation.
• Ces accusations ont été formulées dans une plainte déposée devant le tribunal supérieur de San Francisco dans le cadre d’une poursuite intentée par Yintao Yu.
• Du côté du groupe chinois, un porte-parole de ByteDance nie les accusations et les qualifie de « sans fondement », selon la BBC. La maison-mère poursuit ainsi sa politique de l’autruche et rétorque que Yu n’a travaillé pour l’entreprise que pendant moins d’un an et n’a jamais soulevé ces accusations depuis son départ.

Pister les manifestants pro-démocratie à Hong Kong

Pourquoi est-ce important ? Les membres du comité du PCC auraient utilisé leur statut privilégié pour identifier et localiser les manifestants, les militants des droits civiques et les partisans des protestations à Hong Kong.

• Cette utilisation abusive des données a soulevé des préoccupations quant à la vie privée et à l’ingérence dans les affaires sensibles de la population hongkongaise.
• Cela montre par ailleurs un nouveau tournant dans le serrage de vis du pouvoir vis-à-vis de la Cité-État, où les quelques libertés locales subissent ces dernières années des épreuves douloureuses.
  • En 2020, la Chine a donné au gouvernement local le pouvoir de destituer des députés considérés comme dépourvus de patriotisme, intensifiant ainsi son assaut contre la démocratie locale.
  • Cette mesure a entraîné l’éviction immédiate de quatre députés de l’opposition, entraînant par la suite la démission des quinze derniers députés prodémocratie.
  • Puis, en 2023, s’est déroulé le plus grand procès lié à la sécurité nationale à Hong Kong, où 47 défenseurs de la démocratie ont été jugés.
  • Ce sombre événement témoigne d’une répression implacable contre ceux qui osent défendre la démocratie et les droits fondamentaux dans la région. Une répression qui a désormais lieu jusque dans leurs téléphones…