L’ONU veut interdire les smartphones en classe

Si les écrans ont permis à nombre d’entre nous de garder un semblant de contact social durant la pandémie de coronavirus, la place des smartphones, tablettes et autres appareils technologiques dans notre quotidien fait toujours débat, surtout dans celui des plus jeunes. Certains, comme l’ONU, préconisent une utilisation modérée de ces appareils.

L’actualité : dans un nouveau rapport, l’ONU met en garde contre une utilisation excessive des smartphones par les plus jeunes et préconise qu’ils soient interdits en classe.

  • Une recommandation déjà appliquée dans plusieurs pays européens, dont la France et les Pays-Bas (à compter de 2024), mais aussi certains établissements scolaires belges. Une mesure vouée à être généralisée ? C’est la question et, en tout cas, le souhait de l’ONU.

Le détail : une telle mesure permettrait de lutter contre les perturbations en classe, d’améliorer l’apprentissage, mais aussi d’aider à protéger les enfants contre la cyberintimidation, conclut l’ONU dans son rapport.

  • L’utilisation excessive des smartphones nuit aux performances scolaires des enfants, avance l’UNESCO, la branche de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture, sur base d’évaluations internationales à grande échelle.
  • Leur stabilité émotionnelle serait également perturbée en raison de niveaux élevés de temps d’écran.
  • L’UNESCO souligne que la technologie numérique dans son ensemble – smartphone, tablette, mais aussi intelligence artificielle – doit toujours être utilisée en subordonnée à une « vision centrée sur l’humain » et ne jamais remplacer les interactions en face à face avec les enseignants.

« Tout changement ne constitue pas un progrès. Ce n’est pas parce que quelque chose peut être fait qu’il faut le faire », conclut l’UNESCO dans son rapport, pour aborder l’adoption irréfléchie de la technologie numérique dans l’apprentissage.

Dimension sociale de l’enseignement

La mise en garde de l’UNESCO va plus loin qu’une utilisation excessive des smartphones par les plus jeunes. L’organisation pointe également du doigt l’apprentissage en ligne, notamment dans les universités, et demande aux décideurs politiques de ne pas oublier l’aspect essentiel de la dimension sociale de l’éducation, incarnée par un enseignement en face à face. « Ceux qui préconisent une individualisation croissante passent peut-être à côté de ce qu’est l’éducation », souligne l’UNESCO.

« La révolution numérique recèle un potentiel incommensurable, mais, tout comme des avertissements ont été lancés sur la manière dont elle doit être réglementée dans la société, une attention similaire doit être portée à la manière dont elle est utilisée dans l’éducation »

La directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
  • L’UNESCO reconnait que la technologie peut potentiellement ouvrir des opportunités d’apprentissage pour des millions de personnes – potentiel encore une fois inégalement réparti, en raison des investissements nécessaires pour en profiter –, mais que des principes clairs pour garantir son bénéfice à l’éducation – et plus largement à la démocratie et aux droits de l’homme – devaient être mis en place.

« L’utilisation [des technologies] doit être pour améliorer les expériences d’apprentissage et pour le bien-être des élèves et des enseignants, et non à leur détriment. Gardez les besoins de l’apprenant en premier et soutenez les enseignants. Les connexions en ligne ne remplacent pas l’interaction humaine »

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