La chaleur de l’été, un autre facteur de récession pour l’Europe

Une vague de chaleur s’apprête à frapper l’Europe cette semaine. Des températures extrêmes sont attendues dans les pays de la Méditerranée, alors que des feux de forêt frappent déjà la Grèce. Des conditions météorologiques qui pourraient bien ne pas nuire qu’au quotidien des locaux, mais aussi à leurs affaires. Dans ce contexte inflationniste, la fuite des touristes pourrait faire d’autant plus mal.

Les météorologues prédisent que les températures de la semaine à venir pourraient dépasser le record européen de 48,8 degrés (Sicile, aout 2021). Des décès dus à la chaleur sont à craindre. Des prévisions caniculaires qui pourraient amener les touristes à revoir leur destination de vacances cet été.

Éviter de suffoquer

Les dernières années ont démontré combien la situation pouvait devenir ingérable dans le sud de l’Europe, lorsqu’une vague de chaleur s’abat sur l’Espagne, l’Italie ou la Grèce, des destinations très populaires en été. À la chaleur pesante s’ajoutent de plus en plus souvent les fumées des forêts avoisinantes en feu. De quoi ruiner des vacances ou pousser les touristes à visiter ces pays durant des périodes plus fraiches, notamment au printemps ou en automne, et à privilégier des destinations estivales plus tempérées pour cet été. Une tendance semble en effet se dessiner, selon des organismes touristiques et des experts, cités par Reuters.

  • Les données de la Commission européenne du Voyage (ETC) le montrent déjà. Le nombre de personnes espérant voyager dans la région méditerranéenne de juin à novembre a chuté de 10% par rapport à 2022.
  • A contrario, des destinations telles que la République tchèque, le Danemark, l’Irlande et la Bulgarie connaissent un pic d’intérêt.

Les événements météorologiques extrêmes durant la période estivale sont de plus en plus pris en compte par les voyageurs pour choisir leur destination de vacances, selon un rapport de l’organisme.

« Nous prévoyons que les conditions météorologiques imprévisibles à l’avenir auront un impact plus important sur les choix des voyageurs en Europe »

a déclaré Miguel Sanz, directeur de l’ETC.

Un impact économique

Un changement d’habitude qui est voué à se renforcer à mesure que la situation climatique empirera, mais sur le court terme, les conséquences vont déjà se faire sentir pour les exploitants d’hôtel, restaurant et autres magasins, dans un contexte qui leur est déjà bien défavorable.

  • L’Europe est en effet officiellement entrée en récession il y a quelques mois.
  • La situation macroéconomique reste compliquée, bien que les pressions inflationnistes se soient enfin décidées à s’alléger.
  • Or, la période estivale est le moment où beaucoup de commerçants enregistrent la majorité de leur chiffre d’affaires.
  • Si le tourisme venait à baisser, leur activité pourrait en être fortement impactée.

Pour l’heure : les agences de voyages ne rapportent qu’un nombre limité d’annulations liées à la chaleur.

  • Les voyages estivaux sont en hausse cette année, par rapport à l’année dernière. Difficile de ne pas y voir un retour à la normale après deux étés placés sous le signe des restrictions pandémiques.
  • Mais les choses pourraient changer à mesure que les vagues de chaleur deviennent plus exténuantes. Scénario contre lequel les scientifiques mettent en garde depuis longtemps.
  • Certains espèrent que les touristes vont simplement reporter leur voyage dans des périodes plus fraiches plutôt que de tirer un trait sur les destinations touristiques les plus populaires du sud de l’Europe. Mais rien n’est moins sûr.
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