La société britannique Pulsar Fusion a annoncé un partenariat avec la société américaine Princeton Satellite Systems pour développer des fusées à fusion nucléaire qui pourraient atteindre la planète Mars en 30 jours.
Atteindre Mars en seulement 30 jours, et Saturne en deux ans : les promesses spatiales de la fusion nucléaire
Pourquoi est-ce important ?
Depuis que Galilée a réussi à prouver que la Terre n'était qu'une planète parmi d'autres et non le centre de l'univers, l'humanité rêve de visiter des corps célestes comme Mars et Vénus. Au siècle dernier, les missions Apollo ont posé les premiers jalons, et bientôt les astronautes iront aussi sur Mars. Mais la colonisation d'un autre corps céleste nécessite des technologies radicalement nouvelles.Dans l’actualité : Les entreprises utiliseront l’intelligence artificielle (IA) pour développer le dispositif, qui sera alimentée par la fusion nucléaire.
- Elles utiliseront l’IA pour étudier le comportement du plasma dans un petit réacteur de fusion nucléaire basé sur une conception de Princeton, le Princeton Field Reversed Configuration (PFRC).
- Ce plasma, qui est en fait un gaz si chaud que les noyaux atomiques y fusionnent en libérant une grande quantité d’énergie, devrait à terme accélérer un vaisseau spatial jusqu’à des vitesses impossibles à atteindre aujourd’hui.
- Selon les deux entreprises, cela devrait permettre d’atteindre Mars en seulement 30 jours depuis la Terre, et Saturne en deux ans. Les fusées équipées de cette technologie pourront atteindre des vitesses de l’ordre de 800.000 kilomètres par heure.
- En comparaison, avec la technologie existante aujourd’hui, il faudrait environ sept mois pour atteindre la planète rouge.
De nombreuses recherches sont encore nécessaires
Et maintenant : les entreprises ont encore un long chemin à parcourir avant que leur première fusée puisse partir dans l’espace.
- Elles vont à présent commencer à travailler sur les données recueillies par PFRC-2, la deuxième itération d’une expérience visant à tester la technologie. Les chiffres seront analysés à l’aide de l’IA. Les scientifiques souhaitent ainsi se faire une idée plus précise du comportement du plasma ultra-chaud dans une configuration de moteur de fusée.
- Il reste encore beaucoup de recherches à effectuer sur la faisabilité de cette technologie. Après tout, en théorie, ces moteurs de fusion émettront des particules à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres par seconde, du jamais vu dans un engin spatial.
Pourtant, Richard Dinan, fondateur et PDG de Pulsar Fusion, pense que cette technologie est non seulement réalisable, mais qu’elle est même nécessaire pour progresser dans l’exploration spatiale. « La fusion offre une poussée 1.000 fois supérieure à celle des moteurs ioniques conventionnels », explique-t-il dans le communiqué de presse publié conjointement par les deux entreprises.
- De plus, il pense que cette technologie sera d’abord utilisée dans l’espace : « Nous pensons que la propulsion par fusion sera démontrée dans l’espace des décennies avant que nous puissions utiliser la fusion comme source d’énergie sur Terre. »
- Cela s’explique en partie par le fait que les réacteurs de fusion nucléaire sur Terre doivent être équipés de turbines à vapeur géantes pour convertir l’énergie générée en électricité. Dans l’espace, cette énergie pourra être évacuée directement hors du vaisseau. De plus, selon Dinan, l’espace est l’endroit idéal pour réaliser la fusion, « parce qu’il s’agit d’un vide et que les températures y sont extrêmement froides. »
MB