Le plus grand fonds souverain au monde a une idée très précise de ce qu’il veut faire de l’IA

Le fonds souverain norvégien de 1.400 milliards de dollars veut s’aider de l’IA pour gagner en efficacité et prendre des décisions. En coulisses, son PDG appelle les États à fixer un cadre de règlementation.

Pourquoi est-ce important ?

Le fonds souverain norvégien, c'est plus de 9.000 entreprises et 1,5% de toutes les sociétés cotées en bourse. Ce fonds, qui a fait sa richesse grâce au pétrole, n'entend pas rater le virage de l'IA.

Dans l’actu : le directeur général Nicolai Tangen s’exprime sur l’IA.

  • « Je suis super excité par l’IA. Nous avons pour objectif d’accroître l’efficacité du fonds de 10% au cours des 12 prochains mois. C’est un gros objectif. L’IA nous permettrait d’accroitre l’efficacité dans tant d’endroits », a déclaré Tangen.
  • Le fonds souverain effectue 36 millions de transactions par an. Il n’est pas très compliqué d’imaginer comment l’IA pourrait l’aider à gérer ce volume. L’IA serait par exemple en capacité de réduire ce nombre de transactions en sachant précisément quand acheter et quand vendre.
  • La porte ouverte aux dérives ? « Ce n’est pas comme si c’était sur pilote automatique complet. Nous le surveillons. Ce n’est pas comme si nous donnions l’argent aux robots et disons « hé, à plus tard ! »
  • Bien sûr, le fonds souverain utilise déjà des algorithmes pour l’aider à gérer ces énormes quantités de données, mais le développement de l’IA pourrait pousser l’automatisation et la compréhension des marchés à des niveaux jamais atteints.
  • L’IA serait aussi utile pour voter lors des assemblées générales des entreprises dans lesquelles le fonds investit. Pour la taille d’un fonds souverain comme celui de la Norvège, ce sont des dizaines de milliers de motions par an.
  • Le PDG a également mentionné un grand projet « très important » sans en divulguer le contenu, mais qui aurait pour but de réduire considérablement les coûts de négociation.
  • La semaine dernière, le fonds a organisé le « hackathon », un grand brainstorming impliquant 130 personnes qui ont réfléchi à la manière dont le fonds pourrait se servir de l’IA.

Mais aussi : un cadre règlementaire.

  • Le fonds souverain est un grand investisseur de la Big Tech, avec des parts notamment dans Apple, Alphabet, Nvidia et Microsoft. Il n’aura échappé à personne que toutes ces entreprises se bousculent pour lancer l’IA la plus performante.
  • Le fonds souverain a une puissance de frappe considérable. Et il entend dévoiler en août un ensemble de normes auxquelles les entreprises liées à l’IA feraient mieux de se conformer. Des normes qui seraient intégrées au cadre d’investissement ESG.
  • En outre, Tangen appelle les gouvernements à réguler les progrès de l’IA. Le fonds s’invite ainsi dans la longue liste des pays, entreprises et personnalités qui avertissent contre les progrès frénétiques de l’IA, tout en gardant un œil très attentif sur ses avantages.
  • L’Europe, comme souvent, semble être la première sur la balle pour encadrer l’IA avec une régulation globale, le futur AI Act.
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