Les résultats trimestriels de First Republic ont montré l’ampleur des dégâts de la crise qui a commencé au mois de mars : les dépôts des clients ont baissé radicalement. Des mauvaises nouvelles qui en provoqueront d’autres ? Selon cet analyste, la banque américaine ne survivra pas au week-end.
Dans l’actu : First Republic est dans la tourmente.
- La crise avait commencé lors de l’effondrement de Silicon Valley Bank, mi-mars. Les grandes banques sont venues prêter main forte, en prêtant 30 milliards de dollars à First Republic, également touché par des retraits importants et des problèmes de liquidités.
- Entre-temps, First Republic était sorti du jeu des projecteurs. Mais cette semaine, la banque californienne a présenté ses résultats… 72 milliards de dollars de dépôts ont été retirés. Par la suite, le nombre de dépôts a considérablement baissé (-41% sur le trimestre).
- La rentabilité est en péril et la banque va licencier environ un quart de ses effectifs.
- Wall Street a très mal réagi aux annonces. L’action a été en chute libre toute la semaine et les négociations ont dû être suspendues plusieurs fois. Depuis la clôture de lundi, elle a perdu deux tiers de sa valeur. Depuis début mars, elle a perdu 95%.
Effondrement imminent ?
L’essentiel : ce qu’on craint, c’est un nouveau bank run, suite à ces annonces. Il pourrait être fatal.
- « Il devient de plus en plus clair chaque jour que First Republic est grillée », analyse Don Bilson, du cabinet de recherches Gordon Haskett, dans une note citée par CNN Business.
« La seule question à laquelle il faut vraiment répondre est de savoir si la Federal Deposit Insurance Corporation interviendra avant ou pendant le week-end, qui est le moment où elle agit habituellement. »
Don Bilson
- La Federal Deposit Insurance Corporation, ou FDIC, est l’autorité qui intervient quand une banque s’effondre. Il s’agit d’une sorte de fonds de garantie qui rembourse les clients, jusqu’à 250.000 dollars, si les fonds sont assurés par les banques.
- Pour mémoire, elle avait en effet fermé Silicon Valley et Signature un vendredi après-midi, il y a un mois et demi.
Et après ?
Zoom arrière : risques de contagion ?
- First Republic va-t-elle survivre au week-end ou pourra-t-elle se relever (et comment) ? Cela reste un sujet à débat.
- Mais dans le cas où elle s’effondre, quelles seraient les conséquences pour le secteur bancaire ? Les investisseurs ne semblent pas vraiment s’attendre à des risques de contagion. Comme pour Signature et Silvergate (spécialisées dans la crypto) et Silicon Valley (tech), First Republic aussi serait une banque un peu particulière.
- En cause : la banque prêtait et investissait plus d’argent qu’elle n’en avait dans les dépôts, à la fin de l’année dernière, selon un rapport de S&P Global, cité par CNN.
- Il s’agit en plus d’une petite banque régionale. Comme le montrent les résultats des grandes banques, les clients ont déplacé leurs fonds vers ces institutions. L’argent reste ainsi disponible pour les banques.
- Une crise bancaire est cependant un événement très grave pour l’ensemble de l’économie. Le secteur reste donc attentif aux éventuels risques.