Alexia Bertrand plaide pour que les négociations pour la formation d’un gouvernement soient limitées dans le temps : « Les longues négociations sont très mauvaises pour le budget »

La proposition de l’Open Vld de limiter la durée des négociations gouvernementales à six mois est en partie motivée par les réactions des agences de notation telles que Standard & Poor’s, Moody’s ou Fitch. C’est ce qu’a expliqué Alexia Bertrand, secrétaire d’État au budget et à la consommation, à Business AM.

Dans l’actualité : L’Open VLD a lancé cette semaine des propositions visant à redéfinir en profondeur les élections dans notre pays. Le parti demande une circonscription fédérale et l’élection directe du formateur – deux réformes qui devraient donner aux élections un caractère plus national – « D’Arlon à Ostende », dit Alexia Bertrand. Autre proposition remarquée : la limitation dans le temps des pourparlers pour la formation d’une coalition.

En chiffres : la formation du précédent gouvernement fédéral a duré près de 500 jours, soit environ 16 mois. Le gouvernement Di Rupo a été formé fin 2011 après 541 jours, record mondial. Bertrand et les membres de l’Open Vld qui rédigent cette proposition de réforme veulent limiter les négociations gouvernementales à un maximum de six mois.

L’argument : en termes budgétaires, le principal inconvénient des négociations gouvernementales prolongées est que le gouvernement ne peut pas prendre de décisions budgétaires majeures – telles que des réductions des dépenses publiques ou des augmentations d’impôts – pour cause d’affaires courantes.

  • « S’il n’y a pas de gouvernement dans les six mois, le délai est atteint et, dans notre proposition, il y aurait automatiquement de nouvelles élections », explique la secrétaire d’Etat. « Je pense que nous devons accélérer la formation du gouvernement. Nous avons vu par le passé combien il est difficile pour notre pays de ne pas avoir de gouvernement. »
  • « C’est aussi très mauvais pour le budget. Nous l’avons vu en 2018-2019 : deux ans sans gouvernement, deux ans sans effort, deux ans sans budget. C’est très mauvais pour les finances publiques. »

Agences de notation

Pression extérieure : Bertrand affirme « qu’un certain nombre d’institutions ont exprimé des inquiétudes » au sujet de la longue formation du gouvernement belge. Il s’agit notamment du Fonds monétaire international (FMI), mais aussi des agences de notation qui déterminent la solvabilité de l’État belge.

  • « Qu’ont dit ces agences de notation ? ‘Nous savons que la formation d’un gouvernement peut prendre beaucoup de temps dans votre pays et que c’est un problème pour votre budget. Nous sommes donc préoccupés par ce problème' ».
  • « Je pense que l’introduction d’un délai est précisément l’un des mécanismes qui peuvent aider », conclut la libérale. « Nous avons vu ces derniers mois et ces dernières années que, sous la pression du temps, nous pouvons accomplir beaucoup de choses dans ce pays », une référence aux négociations au finish des accords de la Vivaldi.

BL

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