Jeudi, le président du PS Paul Magnette défendait encore ses troupes. Ce mercredi, il appelle à la démission du bureau qui devait contrôler le greffier Janssens, mais qui a laissé faire les dépenses extravagantes (d’argent public) de ce dernier.
Dans l’actu : le voyage à 19.000 euros du président du parlement wallon et de son greffier à Dubaï.
- Le président du PS, Paul Magnette, jeudi soir encore, défendait ses troupes, invoquant « une responsabilité collective ». Il se gardait d’évoquer l’idée de démission.
- C’est que le Bureau du parlement, composé de Jean-Claude Marcourt, président du parlement wallon (PS), de Jacqueline Galant (MR), Manu Dibasato (Ecolo), Sophie Pecriaux (PS) et de Sybille de Coster-Bauchau (MR), a laissé faire le greffier, qui a profité de dépenses extravagantes (par exemple des vols en business class) lors de nombreux voyages à l’étranger.
- Jean-Claude Marcourt l’a ainsi accompagné lors d’un voyage à Dubaï, en 2021, qui était censé être annulé. Open-bar : 19.000 euros de dépenses pour quelques jours, dont 4.000 euros pour des vols en classe business, 500 euros la nuit dans des hôtels de luxe, et une mystérieuse guide à plus de 3.000 euros, selon des révélations du Soir et de la RTBF.
L’essentiel : Paul Magnette demande désormais la démission du Bureau.
- Volte-face du président du PS ce vendredi soir. « Il y a clairement une responsabilité du greffier. Elle a été établie ; il a été écarté ; c’est dans les mains de la justice. Mais il y a aussi une responsabilité collective et notamment le bureau du parlement aurait dû contrôler le greffier. Donc, il y a aussi un défaut de contrôle », confie-t-il à la RTBF.
- Pour aller au bout de cette logique, continue-t-il, « le Bureau qui était censé exercer ce contrôle pourrait effectivement démissionner collectivement et être remplacé par un nouveau bureau ouvert à l’opposition et qui rétablirait des règles extrêmement strictes pour le contrôle des dépenses et qu’on évite des problèmes comme ceux-là à l’avenir ».
- Pour le Carolo, il en irait de la confiance dans le gouvernement et de l’image même de la Wallonie. Une image qui, régulièrement, est en effet abîmée par ces types de scandales invoquant de l’argent public. Nethys/Publifin à Liège (dossier dans lequel le nom de Marcourt circulait aussi), et les logements sociaux à Charleroi, sous un autre Jean-Claude, van Cauwenberghe (PS), pour citer quelques exemples.
- C’est aussi un coup tactique du président du PS, qui met les autres partis de la majorité wallone face à leurs responsabilités, et les oblige à réagir. Le PS ne pourra être tenu pour seul responsable.
- Pour le président du MR, Georges-Louis Bouchez, il n’en est pas question : « Que le PS démette son président s’il n’a plus confiance en lui, ça ne me pose pas de problème. Mais cela appartient au PS. Et il ne faut pas tout mélanger, car le président de l’assemblée a une responsabilité accrue par rapport aux autres membres du Bureau », réagit-il dans Le Soir.
- Le libéral fera une analyse des faits avec ses députés et se dit ouvert à intégrer un membre de l’opposition dans le bureau politique. Mais pour lui, le greffier, etiquetté MR, n’est « pas le seul responsable », insinuant que certains ont fermé les yeux, à commencer par Jean-Claude Marcourt.