« L’Union européenne devrait mieux soutenir sa propre production de voitures électriques »

L’Union européenne devrait offrir à ses constructeurs automobiles davantage d’incitations légales pour accélérer la production de voitures électriques. Dans le cas contraire, les fabricants européens risquent de perdre des parts de marché au profit de leurs rivaux chinois. Un avertissement qui figure dans le rapport du groupe environnemental Transport & Environment.

Le rapport souligne, entre autres, que les ventes de voitures électriques sur le marché européen sont confrontées à un ralentissement.

Au cours des six premiers mois de cette année, les voitures entièrement électriques ont représenté 11 % du total des ventes dans l’Union européenne. Toutefois, au cours du second semestre de l’année dernière, un niveau de 13 % avait été atteint.

Délais d’attente

Un ralentissement est clairement perceptible, selon Transport & Environment, qui pointe notamment du doigt les délais d’attente remarquablement longs pour s’enregistrer lors de l’achat d’une voiture électrique en Europe.

« Pendant ce temps, les constructeurs automobiles chinois – dont Byd et Great Wall Motor – tentent de s’implanter dans l’Union européenne », note Transport & Environment. « En outre, les constructeurs chinois ont également enregistré de bons scores dans les évaluations de la sécurité des voitures électriques. »

Les constructeurs chinois auraient obtenu 5 % des ventes de voitures électriques sur le marché européen au cours du premier semestre de cette année, selon le rapport. « Toutefois, au milieu de cette décennie, les fabricants chinois pourraient déjà compter sur une part de marché comprise entre 9 % et 18 % en Europe », souligne le groupe d’étude climatique.

L’Union européenne négocie actuellement un paquet de propositions sur le climat, qui vise également à interdire la vente de nouvelles voitures à moteur à combustion. Cette interdiction entrerait en vigueur au milieu de la prochaine décennie.

« Pour stimuler davantage la production européenne de véhicules électriques, l’Union européenne doit absolument s’en tenir à l’interdiction », relève Transport & Environment. « Mais une série d’autres mesures doivent être prises en plus pour protéger les fabricants européens. »

Manque d’incitations

Selon le groupe climatique, il faut notamment rejeter toute exception pour les carburants synthétiques. « En outre, les aides fiscales à la vente de voitures électriques devraient également être supprimées », argumente Transport & Environment.

En effet, ces réglementations profitent également aux constructeurs qui vendent leurs voitures électriques dans l’Union européenne, mais n’ont pas de production locale. Enfin, elle note que toutes les options européennes et nationales sont utilisées pour augmenter encore la production de véhicules électriques.

« Si les constructeurs automobiles de l’Union européenne ne parviennent pas à augmenter l’offre, les concurrents étrangers introduiront leurs modèles abordables sur le marché européen », ajoute Transport & Environment. « Par conséquent, ces entreprises étrangères peuvent réussir à s’emparer d’une grande partie du marché de masse européen. »

Il ajoute que les ventes de véhicules électriques aux États-Unis et en Chine affichent une forte croissance. « Cela suggère que le problème sur le marché européen ne doit pas être attribué à une crise de la chaîne d’approvisionnement, mais qu’il est plutôt le résultat d’un manque d’incitations réglementaires », lance encore Transport & Environment.

(JM)

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