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La Commission européenne envisage un « serpent gazier » pour lutter contre l’instabilité et la flambée des prix du gaz

La Commission européenne envisage un « serpent gazier » pour lutter contre l’instabilité et la flambée des prix du gaz
FREDERICK FLORIN via Getty Images

Le projet de plafonnement des prix en Europe commence à prendre forme. La proposition actuelle que la Commission mettra sur la table mercredi prochain parle d’un « serpent gazier ».

Un plafonnement des prix du gaz est hautement nécessaire cet hiver. À cette fin, la Commission européenne s’est réunie régulièrement ces derniers temps pour que cela devienne une réalité le plus rapidement possible. La semaine dernière, à Strasbourg, un paquet de mesures a été approuvé pour le marché de l’électricité : 5 % de consommation en moins aux heures de pointe. Ce mercredi, la Commission proposera un autre plan, à savoir un « serpent gazier » : une bande passante qui s’adapte aux prix du marché international.

L’introduction d’un « serpent gazier » (en référence au serpent monétaire) serait une intervention directe contre les prix exorbitants. Il serait constitué non seulement d’un plafond, mais aussi d’un plancher. Le plafond doit maintenir le prix, tandis que le plancher doit garantir l’offre.

Un pied devant l’autre

Après avoir été rendue publique, l’annonce a suscité des commentaires du vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans. Il a révélé que « tous les États membres doivent être d’accord » avant qu’un tel plafond de prix puisse être mis en place. Selon la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, seuls deux tiers de l’organe politique soutiennent actuellement cette proposition. La Norvège, par exemple, même si elle ne fait pas partie de l’UE, n’était pas favorable à un plafond jusqu’à récemment. Il semble que cela soit en train de changer, or la Norvège reste un acteur déterminant. L’Allemagne et les Pays-Bas sont également opposés à une telle intervention.

En outre, il y a de fortes chances que Poutine ferme complètement le robinet du gaz en cas de plafonnement des prix. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a pris les choses en main au début de la semaine dernière et a commencé à négocier directement avec Poutine au sujet des importations de gaz. Il est donc à craindre que la crise énergétique ne divise l’Europe.

Une autre option

Une deuxième option sur la table est l’intervention directe sur le TFF, le marché du gaz néerlandais et la référence pour le commerce du gaz européen. La spéculation a provoqué une hausse du prix supérieure à celle de l’Asie. En outre, de nombreuses entreprises européennes du secteur de l’énergie sont en grave danger, car la hausse des coûts les oblige à fournir beaucoup plus de garanties pour leurs achats.

Les Pays-Bas, en tant que grand pays gazier, sont déjà opposés à cette intervention. L’Allemagne attend également. Ils se sont largement tournés vers le gaz naturel liquéfié (GNL) à court terme. En effet, les contrats de GNL ont un prix élevé, entre 250 et 300 euros par mégawattheure, ce qui est bien supérieur au prix du marché du gaz naturel. Ce qui fait qu’un prix du gaz trop bas serait préjudiciable à l’Allemagne.

Le « serpent gazier » devrait susciter de nouvelles discussions au sein de l’Union européenne mercredi. Les ministres européens de l’Énergie se réuniront vendredi pour discuter d’une éventuelle intervention directe sur la FFT.

(JM)

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