Pour la première fois depuis plus de 30 ans, la croissance économique de la Chine en 2022 sera plus lente que celle d’autres pays asiatiques. C’est ce que révèlent les données de la Banque asiatique de développement (BAD), qui vise à promouvoir le développement économique de la région.
Mercredi, la banque a publié un rapport indiquant qu’elle s’attend à une croissance de 3,3% de l’économie chinoise cette année. Il s’agit d’une baisse significative par rapport aux prévisions précédentes d’avril, qui étaient alors de 5%. Il y a un an, ce chiffre était encore plus élevé : 8,1%.
Zéro Covid
Cette situation serait principalement due à la stratégie chinoise du « zéro Covid », qui consiste à confiner de vastes régions du pays en cas de réapparition du virus. À l’heure où nous écrivons ces lignes, quelque 300 millions de personnes, soit près d’un quart de la population chinoise, sont soumises à des mesures de confinement partiel ou total.
Selon la BAD, ce n’est toutefois pas le seul facteur qui affecte l’économie chinoise. Les effets de la guerre en Ukraine commencent également à se faire sentir. Le prix mondial des denrées alimentaires et de l’énergie a augmenté et de nombreuses économies ont resserré leur politique monétaire. Ajoutez à cela une crise de l’immobilier et une population vieillissante, et vous obtenez la recette d’un moteur économique en panne.
Un marché asiatique en pleine croissance
Le reste de l’Asie, en revanche, s’en sort beaucoup mieux. La BAD estime que la croissance dans la région augmentera de 4,3% cette année. Ce chiffre est encore inférieur aux prévisions d’avril, mais il semble bien que ce soit la Chine qui tire les chiffres vers le bas. En effet, si on l’exclut du calcul, la croissance économique de la région devrait être de 5,3%, soit une baisse de seulement 0,2% par rapport à avril.
Les risques sont nombreux, estime Albert Park, économiste en chef de la BAD, dans le rapport.
« L’Asie en développement continue de se redresser, mais les risques sont importants », a-t-il déclaré. « Un ralentissement important de l’économie mondiale compromettrait gravement la demande d’exportations de la région. Un resserrement monétaire plus fort que prévu dans les économies avancées pourrait entraîner une instabilité financière. Et la croissance en Chine est confrontée à des défis liés aux lockdowns récurrents et à un secteur immobilier faible. Les gouvernements des pays asiatique en développement doivent rester vigilants face à ces risques et prendre les mesures nécessaires pour contenir l’inflation sans faire dérailler la croissance. »
(OD)