L’Australie a ordonné aux entreprises qui exportent du gaz naturel liquéfié (GNL) de conserver leurs stocks dans le pays. Le géant anglo-saxon met en garde contre une pénurie de cette source d’énergie sur sa côte est.
Crise énergétique : le troisième exportateur mondial de GNL veut garder le gaz naturel liquéfié chez lui pour éviter la pénurie
Pourquoi est-ce important ?
L'Australie est le troisième exportateur mondial de GNL (après les États-Unis et le Qatar). Le pays exporte chaque année environ 80 millions de tonnes de ce combustible profondément réfrigéré (-162 degrés Celsius), presque exclusivement vers les marchés asiatiques, selon les données du gouvernement australien. Selon les données du site d'information Bloomberg, au mois de juin, le pays down-under expédiait encore 7,2 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié à l'étranger.L‘Australian Competition and Consumer Commission (ACCC), l’organisme australien pour la protection des consommateurs, a déclaré dans un communiqué lundi que les exportateurs devraient détourner leur gaz vers le marché intérieur pour éviter un déficit de 56 pétajoules d’ici 2023.
« Notre dernier rapport sur le gaz montre que les perspectives du marché du gaz de la côte Est se sont considérablement détériorées », a déclaré Gina Cass-Gottlieb, présidente de l’ACCC. « Pour protéger la sécurité énergétique de la côte Est, nous encourageons vivement les exportateurs de GNL à augmenter immédiatement leur offre sur le marché. »
Pas d’impact mondial majeur
Il est peu probable que l’appel à une plus grande quantité pour répondre aux besoins nationaux ait un impact mondial majeur sur l’offre ou les prix, écrit Bloomberg.
Le déficit prévu pour l’année prochaine dans l’est de l’Australie équivaut à environ 14 cargaisons de gaz naturel liquéfié ; les terminaux australiens ont expédié plus de 100 cargaisons de GNL au cours du seul mois de juin.
Des prix du gaz très élevés
La nouvelle d’un possible ralentissement des exportations arrive néanmoins à un mauvais moment. Les prix du gaz en Europe continuent de monter en flèche, ce qui contribue à la crise énergétique sur notre continent.
Ce lundi, par exemple, le prix de référence du gaz naturel aux Pays-Bas a augmenté de 4%, pour atteindre un peu moins de 200 euros par mégawattheure. Cela signifie que, depuis le début du mois de juin, le taux a augmenté de 135%.
Label vert
L’Australie, d’ailleurs, ne reste pas inactive en matière d’exploration du GNL. En février dernier, un groupe de pression représentant les principales compagnies pétrolières et gazières australiennes a déclaré que le label vert de l’UE pour le gaz justifiait l’intensification de la prospection de GNL dans le pays.
Depuis, des sites d’exploration du GNL ont été ouverts dans toute l’Australie. Par exemple, Santos, une société énergétique australienne, a ouvert des sites au large des côtes du Territoire du Nord et à Narrabri en Nouvelle-Galles du Sud.
Hydrogène vert
Cependant, l’Australie exporte principalement du GNL vers les marchés asiatiques ; il n’est pas encore question de clients européens. Mais elle a aussi d’autres produits énergétiques. Par exemple, au début de l’année, on a appris qu’un projet australien d’exportation d’hydrogène vert vers l’Allemagne allait être mis sur pied.
(CP)