L’une des armes les plus importantes de l’arsenal ukrainien est le Bayraktar TB2, un drone turc qui s’est avéré très efficace jusqu’à présent. Le drone est notamment utilisé pour détruire des chars et même des navires russes. Mais qu’en est-il des super armes turques, cinq mois après le début de la guerre ?
Bayraktar signifie « porte-drapeau« , un nom que les drones ont plus que mérité. Surtout au début de l’invasion, l’arme turque a été utilisée avec beaucoup de succès contre des cibles russes. L’armée ukrainienne a réussi à faire exploser de nombreux chars de l’envahisseur. Même des convois russes entiers ont subi de lourdes pertes à cause des Bayraktars.
Cela peut surprendre, car les drones ne sont pas si impressionnants, à première vue. Ils sont même relativement petits. Ils ne peuvent transporter qu’environ 150 kg d’explosifs et ne peuvent voler que sur environ 150 km avant de tomber en panne de carburant. Ce qui est très efficace, en revanche, c’est le système d’armement. Les drones peuvent être équipés de quatre missiles, qui utilisent la technologie laser pour faire sauter les chars russes.
Les Bayraktars sont également très bon marché : pour un prix de « seulement » quelques millions de dollars, les armées (mais pas la russe) peuvent se les offrir. Ce n’est pas rien, mais c’est beaucoup moins cher qu’un avion de chasse. De plus, personne ne meurt si un Bayraktar est abattu : les opérateurs sont en sécurité au sol, à quelques kilomètres de là.
La Russie a déjà abattu au moins douze Bayraktars
Si les super armes turques ont régulièrement rendu la vie difficile à l’armée russe, cela ne signifie pas qu’elles sont invincibles. Depuis que la Russie a envahi l’Ukraine fin février, une douzaine de drones auraient été perdus. C’est ce que rapporte notamment Oryx Spioenkop, un site web néerlandais qui documente les pertes des deux côtés par une confirmation visuelle. Ces abattages montrent que les Bayraktars ne sont pas invincibles, mais le fait que seuls 12 d’entre eux ont été détruits n’est en réalité pas une bonne nouvelle pour la Russie.
En effet, l’Ukraine disposait déjà d’au moins 20 Bayraktars au début de la guerre. Elle a ensuite immédiatement passé une autre commande pour une cinquantaine de drones supplémentaires, bien que l’on ne sache pas exactement combien l’Ukraine en a acheté. En outre, plusieurs pays, dont la Lituanie, la Pologne et la Norvège, ont lancé un crowdfunding pour acheter les drones et les donner à l’Ukraine. En tout état de cause, l’Ukraine dispose de plus de Bayraktars qu’il n’en faut pour mettre la Russie à l’épreuve.
Stations au sol
Jusqu’à récemment, la Russie n’avait pas non plus réussi à détruire les stations terrestres nécessaires au contrôle des TB2. Cependant, jeudi, une vidéo a circulé sur les réseaux sociaux montrant un lanceur russe – un « drone suicide » – frappant un relais radio dans la région de Kherson. Ce pourrait être la première fois que la Russie détruit une station terrestre servant aux drones turcs.
Le relais radio en question ressemble aux stations au sol que l’on peut voir sur les photos prises par l’armée de l’air ukrainienne. Celles-ci sont importantes pour augmenter la portée des Bayraktars : sans elles, les drones ne peuvent être contrôlés qu’à une distance de quelques centaines de kilomètres. Dans un pays comme l’Ukraine, qui s’étend sur plus de 1000 kilomètres d’est en ouest, cela ne suffit pas.
Mais la perte d’un relais n’est pas forcément catastrophique pour l’Ukraine, car le TB2 peut également être connecté à Turksat, le service satellitaire de la Turquie. Les analystes pensent que l’Ukraine y a également accès, bien que rien ne soit certain. Même si ce n’est pas le cas, la Russie fait du mauvais travail : le fait qu’elle n’ait pu détruire qu’un seul relais en cinq mois constitue une victoire majeure pour l’Ukraine.
(OD)