Vu le nombre d’entreprises crypto surprises en défaut depuis l’effondrement de Terra, le CEO de Circle a cru bon de renforcer la communication afin de surmonter la paranoïa ambiante.
Chez Circle, on préfère ne pas tourner autour du pot. « Nous sommes dans la position la plus solide que nous ayons jamais connue sur le plan financier, et nous continuerons à accroître notre transparence », a déclaré le week-end dernier Jeremy Allaire, cofondateur et CEO de l’émetteur du « dollar digital » USDC. Des louanges qui ne provenaient pas d’une démarche spontanée, mais défensive.
Dans le contexte actuel où les plateformes de prêt et autres protocoles DeFi semblent s’écrouler les uns après les autres, le patron de Circle a dû à son tour réagir à de lourdes allégations de faillite. Sur les réseaux sociaux, la sphère crypto bruisse de scénarios mettant à mal l’architecture financière de Circle, prétendument « au bord de l’effondrement » suite à une hémorragie financière et un risque grandissant de défaut de paiement sur son stablecoin USDC.
Bien conscient de la situation, Jeremy Allaire a dit comprendre que « certains utilisateurs soient paranoïaques ». La défaillance de l’écosystème LUNA/UST a soulevé de nombreuses questions sur le fonctionnement des stablecoins en général et sur l’USDC en particulier. Circle a d’ailleurs entamé depuis mai des efforts de communication pour dissiper les « préoccupations et incompréhensions des développeurs« .
Le CEO a rappelé à ce propos que les déclarations de Circle vont au-delà de ce qui est exigé par la réglementation financière existante et que sa société avait toujours essayé de se conformer aux standards les plus élevés. « Ce qui nous a permis de travailler avec des régulateurs, de grands groupes d’assurance et des institutions financières de premier plan », a-t-il encore motivé.
Confiance vs Confusion
Réputé pour être un stablecoin entièrement collatéralisé, chaque USDC se trouve garanti par du cash et des bons du Trésor américain à court terme. De sorte que ce dollar numérique privé reste toujours échangeable contre du dollar américain. Des réserves accessoirement placées sous gestion chez des acteurs tels que BlackRock et Bank of New York Mellon.
Depuis septembre 2018, Circle publie mensuellement l’attestation produite par le grand cabinet comptable Grant Thornton. Ce dernier examine la valeur totale des actifs libellés en dollar détenus sur les comptes et confirme qu’elle équivaut au moins au montant des USD Coins en circulation.
Malgré tout, il persiste une confusion entre les garanties et les tokens, a souligné le CEO Jeremy Allaire. « Une confusion évidente entre les réserves de l’USDC qui sont réglementées (où et ce que nous pouvons détenir), examinées (par les régulateurs et les sociétés d’assurance) et transparentes (flux hebdomadaires et composition) et l’USDC qui est utilisé sur les marchés de prêts. »
Bref, Circle n’aurait jamais été en meilleure forme. En plus, a épilogué son cofondateur, l’émergence de cadres réglementaires pour les stablecoins devrait contribuer à renforcer la confiance dans les émetteurs comme Circle.
Le roi des stablecoins en devenir ?
Fait notable, dans le chaos que traversent certains stablecoins et protocoles DeFi, l’USDC a enregistré une croissance soutenue. La capitalisation de marché du token de Circle a progressé de plus de 8% depuis le mois de mai, frôlant les 56 milliards de dollars.
Or, le numéro 1 des cryptomonnaies dites stables, le Tether (USDT), a vu sa valeur marchande dégringoler de plus de 19% sur la même période, stagnant à 66 milliards $ à l’heure d’écrire ces lignes.
Le dollar numérique de Circle n’a jamais été aussi près de détrôner son rival. Si sa valorisation maintient le même cap, l’USDC pourrait griller la politesse à l’USDT dans les prochains mois, voire les prochaines semaines. Profitant de surcroît de la méfiance ravivée à l’égard des réserves de Tether.