Le président indonésien Joko Widodo présidera le prochain sommet du G20, qui se tiendra en novembre dans son pays. Celui-ci s’oppose à toute exclusion de Vladimir Poutine, mais aimerait inviter aussi le président ukrainien Zelensky afin de relancer les négociations de paix, alors que la crise alimentaire s’intensifie.
« Cette guerre n’en a que trop duré » : une phrase qu’on pourrait entendre de la part de tous les Ukrainiens, et certainement d’une part croissante de la population russe qui subit les décisions unilatérales de son président. Mais qu’on entend aussi de la part de ceux qui, à l’autre bout du monde, subissent les conséquences de cet affrontement entre deux grands exportateurs de céréales, d’engrais et autres biens de première nécessité pour l’approvisionnement alimentaire mondial.
Joko Widodo, le président indonésien, veut voir cette crise résolue au plus vite, et appelle à un nouveau round de négociations entre Russes et Ukrainiens : « La chose la plus importante qui me préoccupe est le prix des denrées alimentaires. Donc, nous voulons que la guerre en Ukraine soit arrêtée, résolue par la négociation afin que nous puissions nous concentrer sur l’économie », a déclaré le président à CNBC. « Sinon, ce ne sera jamais terminé, c’est dangereux pour les pays, en particulier les pays en développement. »
Poutine doit garder son siège
Le président indonésien s’oppose en outre à toute rupture de dialogue avec Vladimir Poutine, ainsi qu’à tout rejet de la Russie au banc des nations. Alors qu’il sera présent à la réunion du groupe des 7 économies avancées à l’invitation du pays hôte, l’Allemagne, du 26 au 28 juin, il compte, selon l’agence Tass, rencontrer son homologue du Kremlin dès le 30 juin.
Jokowi, comme on l’appelle affectueusement en Indonésie, ne veut pas non plus voir la Russie perdre son siège au G20, comme cela avait été évoqué, entre autres, par le désormais ex-Premier ministre australien Scott Morrison. Alors que le prochain sommet du Groupe des vingt, en novembre prochain, sera justement présidé par l’Indonésie, Jokowi voudrait y réunir à la fois Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky pour les mettre face à face. Or, si la Russie fait partie du G20, ce n’est pas le cas de l’Ukraine.
Mettre les deux ennemis face à face
« Il y a un problème ici et le problème, c’est la guerre. Au G20, nous devons aussi inviter l’Ukraine pour que nous puissions résoudre ce problème », a défendu le président indonésien.
En avril dernier, l’Indonésie a rejeté la demande d’armes de M. Zelensky, lui offrant à la place une aide humanitaire. Le pays a déclaré que l’invasion de l’Ukraine par la Russie était « inacceptable », mais n’a pas désigné Moscou comme l’agresseur.