Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a ordonné le redémarrage des centrales nucléaires qui avaient été arrêtées après la catastrophe de Fukushima. Il l’a annoncé vendredi devant le parlement japonais.
Le Japon a fermé la plupart de ses 54 centrales nucléaires il y a 11 ans, après la catastrophe de Fukushima. Depuis lors, le redémarrage des centrales a été véritable casse-tête bureaucratique, comme le soulignait encore Bloomberg le mois dernier. Seules 10 centrales seraient actuellement de nouveau en service.
« Si l’Autorité de régulation nucléaire (NRA, le régulateur du nucléaire au Japon, ndlr) approuve le redémarrage des réacteurs nucléaires sur la base de résultats scientifiques et non de décisions politiques, le rythme actuel ne changera pas rapidement », avait alors déclaré à Reiji Ogino, analyste chez Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities Co. « La NRA redémarre les réacteurs nucléaires à un rythme plus lent que prévu. »
Guerre
Mais tout cela va changer. « Avec la sécurité comme priorité, nous allons prendre des mesures concrètes pour redémarrer (les centrales nucléaires) », a déclaré vendredi le Premier ministre Kishida devant le Parlement. Notons que le gouvernement japonais n’envisage pas de remplacer les centrales nucléaires existantes par des installations plus modernes.
Kishida insiste donc sur la relance du secteur de l’énergie nucléaire dans son pays. La guerre en Ukraine a accru la pression sur l’approvisionnement en électricité. Une pression plus élevée depuis que le pays a commencé à importer davantage de gaz et de pétrole suite à la catastrophe de Fukushima.
La population japonaise semble également être de plus en plus favorable à l’énergie nucléaire. Selon un sondage réalisé par le journal japonais Nikkei, une majorité serait favorable au redémarrage des centrales nucléaires mises à l’arrêt.
Énergie thermique sans carbone
Le Japon veut maintenant se concentrer sur la réduction de sa dépendance à l’égard de ces combustibles fossiles, ainsi que du charbon. Le ministre japonais du Commerce et de l’industrie, Koichi Hagiuda, a déclaré vendredi que le Japon éliminerait progressivement les centrales à charbon inefficaces d’ici 2030, rapporte Reuters.
« Nous allons intensifier nos efforts pour les remplacer par de l’énergie thermique sans carbone d’ici 2050 en utilisant l’hydrogène, l’ammoniac et le captage et le stockage du carbone », a-t-il expliqué.