Le gouvernement ukrainien tire à nouveau la sonnette d’alarme sur la situation à Tchernobyl. Dans les premiers jours de l’invasion, le site de l’ancienne centrale nucléaire avait été le théâtre d’âpres combats, et il est depuis entre les mains des Russes.
Les affrontements n’ont pas été sans conséquences : la compagnie nucléaire ukrainienne d’État Energoatom a déclaré qu’une ligne à haute tension avait été endommagée lors des combats entre les troupes ukrainiennes et les forces russes qui occupent la défunte centrale, et qu’elle avait été coupée du réseau électrique national.
Des générateurs qui peuvent tenir 48h
Or, cela n’est pas anodin : sans électricité pour alimenter les installations qui maintiennent le site dans un état stable, des fuites radioactives pourraient survenir selon Energoatom. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a rappelé que les générateurs électriques de la centrale ne peuvent alimenter le site que pendant 48h supplémentaires après une coupure du réseau, et il a appelé à un cessez-le-feu afin de rétablir la sécurité de la centrale.
Des avis divergents
L’Agence internationale de l’énergie atomique (International Atomic Energy Agency – IAEA) s’est toutefois voulue rassurante : elle a répondu aux Ukrainiens que, malgré que les événements violaient effectivement le principe de sécurité, elle ne voyait pas, en l’état, de risque accru pour la sécurité du site de la catastrophe nucléaire de 1986.
Mais ce point de vue ne semble pas faire l’unanimité : un expert nucléaire interrogé par Euractiv et qui a tenu à rester anonyme rappelle que « Les coupures de courant dans les installations nucléaires sont potentiellement très dangereuses. La coupure de courant pourrait entraîner l’évaporation de l’eau dans l’installation de stockage et l’exposition des barres de combustible usé. Elles pourraient finir par fondre et cela pourrait entraîner des rejets importants de radiations. »
Celui-ci ne s’est toutefois pas exprimé sur le délai entre une coupure de courant et un risque réel de fusion du combustible, mais il est vrai que le site de Tchernobyl constitue un cas très particulier, très surveillé, mais qui a déjà fait courir au monde un risque tel que beaucoup estiment que rien ne doit être laissé au hasard.