Durant les 4 ans où il a occupé le poste de commandant suprême allié de l’OTAN, James Stavridis a exhorté l’Allemagne a augmenté ses dépenses en matière de défense. Une tâche à laquelle il a failli, mais il n’aura fallu que 48 heures à Poutine pour changer la donne.
La décision du président russe d’envahir l’Ukraine « pourrait être la meilleure chose qui soit jamais arrivée » à l’OTAN, a affirmé dimanche l’ancien commandant de l’alliance James Stavridis, dans une interview avec MSNBC. Une déclaration-choc, voire quelque peu cynique de sa part, mais qui s’explique par les efforts infructueux qu’il a poursuivis lorsqu’il occupait encore ce poste, de 2009 à 2013.
« J’ai passé quatre ans en tant que commandant suprême allié de l’OTAN. À chaque conférence, chaque réunion de hauts responsables de l’OTAN, je me frayais un chemin jusqu’à la chancelière allemande Angela Merkel et la ministre de la Défense, Ursula von der Leyen. Et je leur disais : vous devez augmenter vos dépenses de défense. Et je n’ai abouti à rien en quatre ans », a-t-il rappelé au journaliste Jonathan Capehart.
L’Allemagne investit dans son armée et sa défense
« En 48 heures, Vladimir Poutine a inspiré les Allemands à pratiquement doubler leur budget de défense – une décision intelligente de la part des Allemands », a félicité Stavridis. L’Allemagne a en effet annoncé, 48 heures après le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, un investissement de 100 milliards d’euros dans son armée, ainsi que l’injection annuelle de 2 % de son PIB dans sa défense. « Vladimir Poutine est peut-être la meilleure chose qui soit arrivée à l’OTAN », a ainsi conclu l’ancien commandant de l’OTAN.
Le système mondial, cette vieille voiture cabossée
Dans une interview pour le New York Times, James Stavridis a qualifié le système mondial établi de vieille voiture cabossée qui « aurait bien besoin d’une bonne mise au point ». Elle tient encore bien la route, mais « assez ironiquement, Vladimir Poutine a fait plus en une semaine pour la dynamiser que tout ce dont je me souviens ».
Quant à la menace de Vladimir Poutine d’utiliser des armes nucléaires ou de s’attaquer directement à l’OTAN, l’amiral à la retraite la qualifie de « hautement improbable ». « L’alliance de l’OTAN dépense 15 fois plus que la Russie. Nous avons un avantage de quatre contre un en troupes au sol, de cinq contre un en avions de combat et de six contre un en navires de guerre », a-t-il assuré, avant d’ajouter : « il ne va pas se battre avec l’alliance de l’OTAN ».