Pour faire face à la forte demande en lancements spatiaux, et en réduire les coûts, les sociétés privées se multiplient, élaborant des solutions toujours plus originales. C’est notamment le cas de Zero 2 Infinity et Leo Aerospace qui se proposent de lancer des fusées depuis des ballons, à très haute altitude.
Pendant des décennies, lancer une fusée spatiale était l’apanage des grandes puissances, seules à pouvoir maîtriser cette technologie et en assumer les coûts financiers. Mais depuis plusieurs années, la course à l’espace n’est plus seulement réservée aux agences nationales, elle s’est ouverte aux sociétés privées, comme SpaceX, Blue Origin, etc. Cela a permis de réduire les coûts grâce à l’élaboration de nouvelles techniques, comme celle des fusées réutilisables.
La miniaturisation des satellites et de la technologie en général a également ouvert la voie, indirectement, à une autre innovation: le lancement de fusées à partir de ballons, à l’hélium ou à l’air chaud, envoyés à très haute altitude. Cette méthode, utilisée entre autres par la société espagnole Zero 2 Infinity, compte un grand nombre d’avantages par rapport à un lancement classique. Tout d’abord, elle ne nécessite pas une lourde infrastructure: le ballon peut-être déployé depuis n’importe où, presque n’importe quand. Et dans le cas du système de Leo Aerospace, l’ensemble peut ternir dans un simple conteneur. Ensuite, comme la partie du trajet où la densité de l’air est la plus forte est franchie à l’aide du ballon, la consommation de carburant de la fusée est bien moindre. Enfin, les contraintes en termes de chocs et de vibrations pour l’engin comme pour sa cargaison sont bien plus faibles. Sans oublier que le système est en très grande partie réutilisable.
Seul bémol, les charges envoyées dans l’espace sont bien plus petites, de l’ordre de quelques dizaines de kilogrammes, et limitées à l’orbite basse, c’est-à-dire à moins de 600 kilomètres d’altitude.
Dane Rudy, cofondateur de la start-up américaine Leo Aerospace, expliquait récemment à TechCrunch que l’idée d’utiliser un ballon avait été développée par l’Air Force dans les années 1950. ‘Cela fonctionnait très bien pour accomplir ce pourquoi cela avait été conçu. Mais lorsque les États-Unis se sont fixés comme objectif d’atteindre la lune, cette technologie n’a pas trouvé sa place dans le programme Apollo. La montée en puissance des petits satellites a créé une énorme demande taillée pour les capacités de ce système’.
Pour rappel, la banque américaine Morgan Stanley estime que l’économie spatiale pourrait peser plus de 1.000 milliards dollars d’ici 2040, contre 350 milliards aujourd’hui.