A cause du variant omicron, les contaminations s’envolent. Le patron de Moderna, fabricant de vaccins, s’exprime à ce sujet : pour lui, le booster nous fera passer l’hiver, mais pour l’année prochaine, mais une quatrième dose pourrait venir offrir une nouvelle protection. Le virus deviendrait également endémique et réapparaîtra tous les ans ; une dose de vaccin pour les personnes à risque serait alors administrée tous les automnes.
Pour la CEO de Moderna Stephane Bancel, le booster perd en efficacité après un certain temps. En automne, il faudrait donc faire recours à une nouvelle dose booster. Le booster reçu maintenant, ou en automne 2021, serait cependant une protection suffisante pour passer l’hiver, estime-t-il encore.
La protection de la 3e dose baissera avec le temps, comme elle a baissé après les deux premières doses, a-t-il ainsi comparé lors d’une conférence organisée par Goldman Sachs, et citée par CNCB. « Je serais surpris, lorsque nous recevrons ces données dans les semaines à venir, de constater qu’elle se maintient bien dans le temps – je m’attends à ce qu’elle ne se maintienne pas bien. »
Dose tous les ans?
Le Royaume-Uni et la Corée du Sud ont déjà commandé des doses supplémentaires, partageant sans doute la même inquiétude quant à la durée de la protection. Bancel ajoute que des personnes âgées ou avec des comorbidités devront sans doute recevoir une dose tous les ans – un peu à l’image du vaccin contre la grippe. « Le virus ne va pas partir, nous devons apprendre à vivre avec« , imagine-t-il.
Selon les données récemment publiées par Moderna, une dose booster (de 50 milligrammes) augmente les anticorps par 37 contre omicron. Une dose de 100 milligrammes les augmente par 83. Bancel vend des vaccins, donc des doses répétées servent ses intérêts, pourrait-on avancer comme critique à de telles sorties médiatiques. Mais des sources scientifiques confirment les pertes d’efficacité, après un temps. A voir, dans les semaines ou mois à venir, quels avis les scientifiques auront sur la pertinence d’une quatrième dose, en fonction de la situation.
Une étude publiée au Royaume-Uni montre que les deux premières doses, que ce soit Moderna ou Pfizer, ne protègent plus qu’à 10% contre omicron, 20 semaines après l’injection. Selon la même étude, un booster protège à hauteur de 75%, dès deux semaines après l’injection. Mais après quatre semaines, l’efficacité baisse déjà, avance encore l’étude. Entre la cinquième et la neuvième semaine, elle se trouve entre 55 et 70%. Après la dixième semaine, elle n’est plus qu’entre 40 et 50%.
Endémie?
Une autre option de protection que Bancel décrit est l’immunité collective. Avec omicron, la situation passera d’une crise aigüe à une endémie. Comme la grippe toujours, le covid réapparaîtra tous les ans. Mais assez de personnes seront alors protégées par les vaccins ou par la protection naturelle causée par une infection. Il ne devrait alors plus y avoir de restrictions sanitaires.
Dans le cas idéal où il n’y a pas de nouveau variant qui ne vienne semer la pagaille, comme omicron, qui a pris la communauté scientifique un peu par surprise, ajoute-t-il encore. « Ce qui est totalement impossible à prédire, c’est si une nouvelle mutation arrive un jour, une semaine ou trois mois plus tard et si elle est pire en termes de gravité de la maladie », a-t-il déclaré. « C’est un élément sur lequel nous devons rester prudents. »