La Chine travaille à la prochaine révolution dans le monde de l’énergie. Le pays souhaite utiliser un navire comme mini-centrale nucléaire, afin de fournir de l’électricité aux plateformes de forage et aux îles coupées du monde. Mais ce n’est pas qu’une idée : l’année prochaine, le réacteur flottant devrait déjà être prêt, annonce le média South China Morning Post ; et il semble pouvoir résister aux conditions météorologiques les plus extrêmes.
Plusieurs ingénieurs et scientifiques ont effectué des tests dans une installation d’essai spéciale dans la province de Hubei. Le principal test consistait à déterminer si le navire pouvait résister à des conditions météorologiques extrêmes, telles que des tempêtes et même des ouragans. L’expérience aurait montré qu’il peut résister aux formes les plus extrêmes de tempêtes, qui ne se produisent qu’une fois tous les 10 000 ans.
Pas de panique
Lors des tests, il s’est avéré que le navire est resté stable en toutes circonstances, et qu’il pouvait même continuer à produire de l’électricité à des vitesses de vent de 37 mètres par seconde (12 Beaufort). La seule chose est que la grue, qui sert à amarrer le navire, doit être renforcée lorsque le navire se trouve dans une tempête sur les quais. La grue est conçue pour résister à une contrainte de 600 tonnes ; dans des conditions climatiques extrêmes, elle peut subir une contrainte allant jusqu’à 2 000 tonnes, ce qui peut entraîner sa rupture. La solution est de la rendre plus grande et plus forte.
Toutefois, la plus grande préoccupation n’était pas la grue, mais la durabilité des composants nucléaires. Le plus important est qu’ils restent intacts à tout moment, et donc que le navire ne coule pas. Il est rapidement apparu que, par temps extrême, la plate-forme centrale du navire, à laquelle le réacteur est fixé, bouge beaucoup moins que les autres parties du navire. Une série de mécanismes de sécurité ont également été intégrés, notamment un processus de refroidissement du réacteur nucléaire à l’eau de mer en cas de panne de courant. Peu de raisons de paniquer, il semble-t-il.
Pas nouveau
Le test n’a pas été effectué sur le navire nucléaire lui-même : le bateau qui fera 30.000 tonnes est actuellement en construction dans la mer de Bohai, une baie proche de la capitale chinoise, Pékin. La centrale nucléaire embarquée peut fournir jusqu’à 60 mégawatts d’électricité aux plates-formes de forage et aux îles de la baie, en remplacement d’un câble électrique (coûteux) posé sur ou sous le fond marin. À titre de comparaison, les plus petits réacteurs de notre pays (Doel 1 et 2) ont une capacité de 445 MW chacun.
Le réacteur nucléaire flottant devrait être lancé l’année prochaine et sera le premier d’une flotte chinoise de navires nucléaires. Un tel navire devrait également être exploité en mer Jaune à partir de 2023, et deviendra la plus grande centrale nucléaire flottante avec une capacité énergétique de 250 MW.
Bien que la technologie des réacteurs nucléaires flottants soit encore relativement peu connue en Europe, elle est déjà appliquée dans d’autres parties du monde. Les États-Unis ont été les pionniers : dès les années 1960, ils ont lancé une centrale nucléaire de 10 MW pour fournir de l’électricité à leur base militaire le long du canal de Panama. La Russie a elle aussi suivi le mouvement : selon l’Agence internationale de l’énergie atomique, elle est le seul pays à utiliser actuellement un navire comme centrale-nucléaire.