« Construire une entreprise, c’est comme faire un gâteau. Il faut la bonne quantité de chaque ingrédient. » C’est une déclaration éloquente du fondateur de Tesla, Elon Musk. Lundi, sa société a enregistré pour la première fois une valeur boursière de plus de 1 000 milliards de dollars.
Tesla a franchi ce cap après que loueur de voitures Hertz a annoncé qu’elle allait commander 100 000 de ses voitures électriques. Pour un coût d’environ 42 000 dollars par voiture, soit un achat de 4,2 milliards de dollars.
Les actions de Tesla ont grimpé de 12 %, faisant gagner à l’entreprise une valeur additionnelle de 118 milliards de dollars en quelques heures. Les actions de Hertz en ont également bénéficié, à hauteur de 1,17 milliard de dollars. Une performance assez phénoménale pour une entreprise qui était auparavant évaluée à 8 milliards de dollars et qui était au bord de la faillite il y a quelques mois encore. Une transaction de 4,2 milliards de dollars a ainsi créé 119 milliards de dollars de valeur en quelques heures, soit environ 28 fois la valeur de la vente.
Musk vaut désormais à lui seul plus que le géant pétrolier américain Exxon Mobil
Musk a également renforcé sa position d’homme le plus riche du monde grâce à cet accord. Sa fortune a augmenté de 36,2 milliards de dollars lundi. Musk pèse désormais 288,6 milliards de dollars, soit près de 100 milliards de dollars de plus que Jeff Bezos, le deuxième de l’indice Bloomberg des milliardaires. Musk vaut désormais plus, à lui seul, que… le géant pétrolier américain Exxon Mobil.
18 ans après sa création en Californie, Tesla a rejoint le club restreint des entreprises valant 1 000 milliards de dollars ou plus. Le constructeur de voitures électriques rejoint les géants Apple, Amazon, Alphabet, Microsoft et le géant pétrolier Saudi Aramco,
Le succès a de nombreuses origines, tandis que l’échec est orphelin, mais le succès de Tesla peut être largement attribué à Elon Musk. Cet Américain d’origine sud-africaine a en effet développé les ingrédients du parfait mélange de de cuisine, écrit Gabor Steingart dans sa Morning Brief.
La recette miracle se compose de 5 ingrédients :
- Un modèle économique presque maniaque dans lequel le client est central. L’écran central surdimensionné, les performances folles (zéro à 100 km/h en deux secondes) et les pick-up futuristes inspirent le public.
- La conviction d’un avenir meilleur et neutre sur le plan climatique est la marque de fabrique de l’entreprise. Tesla se présente comme la marque verte d’une nouvelle ère. Les problèmes liés à l’élimination des batteries sont largement ignorés.
- Musk définit Tesla non pas comme une entreprise automobile mais comme une entreprise de haute technologie. L’ordinateur de bord et son intelligence artificielle sont plus importants que le moteur ou le siège.
- Alors que l’industrie automobile a recours à la sous-traitance, Tesla a investi très tôt dans ses propres capacités de production, notamment pour les cellules lithium-ion et les micropuces. Cela donne à l’entreprise un avantage en termes de coûts et s’est avéré être la solution à la crise actuelle des puces.
- Musk se présente comme une star et est donc attrayant pour les jeunes talents et les managers. Peu de PDG d’autres grandes entreprises, voire aucun, ont réussi à développer un culte de la personnalité similaire. Ce que les autres ignorent : une souris grise reste grise – même si elle se fait appeler PDG.
Musk lui-même, bien sûr, a une vision différente de son succès :