661 jours en Belgique, 3 semaines chez nos voisins. 3 partis plutôt que 7, mais 3 courants idéologiques bien différents. L’accord de coalition est tout proche entre le SPD, vainqueur du scrutin, les écologistes (Alliance 90 / Les Verts) et les libéraux (SPD).
Il n’est pas impossible de s’entendre rapidement dans un système fédéral avec un gouvernement de coalition au scrutin proportionnel. Après les élections du 26 septembre, une coalition inédite semble se dessiner entre les sociaux-démocrates, les écologistes et les libéraux. Elle devrait mettre fin à l’hégémonie de la CDU sur la première partie de ce 21e siècle.
Très vite, au bout d’une semaine, les trois courants se sont entendus dans les négociations dites « exploratoires ». Aujourd’hui, l’accord de coalition doit être réglés dans les détails. À commencer par l’aval de chaque formation politique respective.
L’accord de coalition devrait être écrit noir sur blanc la semaine prochaine, et sauf énorme surprise, le prochain chancelier allemand se nommera Olaf Scholz, à la tête du plus grand parti de la coalition, le SPD, affilié aux socialistes européens.
Des concessions
Leur volonté ? « Faire des années 2020 une décennie d’investissements d’avenir », peut-on lire dans un document de 12 pages publié ce vendredi. Les 3 partis sont pourtant éloignés l’un de l’autre politiquement. Mais chacun est parvenu à faire des concessions. Le SPD et les libéraux ont par exemple accepté de viser 2030 pour la sortie complète du charbon, alors que les deux premiers cités l’auraient envisagé plus en douceur, une décennie plus tard. Pour compenser ? L’éolien et le solaire à tout-va.
Les libéraux voulaient absolument moderniser l’État allemand, dont les faiblesses ont été, là aussi, mises à nu par la pandémie. Numérisation à tous les étages, des administrations aux écoles. Ils ont également obtenu quelques trophées électoraux: pas de hausse d’impôt pour les hauts revenus et un retour à l’orthodoxie budgétaire, qui a fait la réputation de l’Allemagne.
Le SPD obtient en contrepartie des libéraux une hausse du salaire minimum à 12 euros de l’heure, une revalorisation des petits jobs si nombreux en Allemagne. Le niveau et l’âge de la retraite seront en outre maintenus.