Un organisme américain de réglementation de la sécurité automobile demande au constructeur de voitures électriques Tesla pourquoi il n’a pas lancé de rappel lorsqu’il a effectué une mise à jour logicielle liée à la sécurité. L’entreprise d’Elon Musk risque des amendes de plus de 114 millions de dollars si elle ne coopère pas. La « mise à jour de détection des feux clignotants des véhicules d’urgence » a été livrée aux voitures des clients quelques semaines après que la NHTSA, le régulateur, a lancé une enquête sur d’éventuels défauts de sécurité avec Tesla Autopilot, le package d’aide à la conduite standard de la société.
Défauts de sécurité sur l’Autopilot: Tesla risque une amende de 114 millions de dollars
Pourquoi est-ce important ?
La National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a ouvert en août une enquête de sécurité officielle sur le système Autopilot de Tesla équipant 765.000 véhicules américains. Le régulateur a pris cette décision en réponse à une série d'accidents impliquant des modèles Tesla et des véhicules d'urgence. L'Autopilot présenterait quelques bugs importants.L’agence fédérale chargée de la sécurité des véhicules demande à Tesla d’expliquer pourquoi elle n’a pas lancé de rappel au lieu de déployer une mise à jour logicielle liée à la sécurité à ses clients en septembre, rapporte la chaîne de télévision CNBC.
La NHTSA met donc tous les constructeurs automobiles en alerte. Il est clair que si les fabricants diffusent des mises à jour logicielles sur Internet, celles-ci doivent être signalées à l’agence si elles résolvent un problème de sécurité.
Accident mortel
La NHTSA a identifié une douzaine de collisions dans lesquelles des conducteurs de Tesla sont entrés en collision avec des véhicules d’urgence alors qu’ils étaient garés sur le bord de la route, généralement la nuit ou aux premières heures du matin. Dans chacun des incidents recensés par la NHTSA, les conducteurs de Tesla avaient activé les fonctions de l’Autopilot ou du régulateur de vitesse tenant compte du trafic. L’un de ces accidents a fait un mort.
La NHTSA voulait déjà savoir si les défauts ou les problèmes de conception de l’Autopilot ont contribué à ces accidents ou les ont causés. Maintenant, elle veut aussi savoir si la mise à jour du logiciel de Tesla a effectivement servi de rappel déguisé.
Si l’agence constate que l’Autopilot est défectueux, elle pourrait imposer un rappel, ce qui affecterait l’image de Tesla. Une telle conclusion pourrait également rendre plus urgentes l’évaluation et la réglementation des systèmes d’assistance au conducteur, dont ceux de la société d’Elon Musk.
Amende de 114 millions de dollars
Dans une lettre adressée à Tesla, la NHTSA écrit qu’elle sait que le constructeur de voitures électriques pourrait prendre des mesures pour entraver son accès aux informations relatives à la sécurité. Pour ce faire, Tesla demanderait aux conducteurs qui testent les logiciels de « conduite entièrement autonome » de signer des accords de confidentialité.
L’agence demande à Tesla de lui détailler ces accords de non-divulgation et de dire si la société exige des propriétaires de véhicules équipés du système Autopilot qu’ils acceptent « des conditions qui empêcheraient ou décourageraient les propriétaires de véhicules de partager des informations sur […] tout aspect du système Autopilot avec toute personne autre que Tesla ».
Les réponses doivent être données par un représentant de Tesla sous serment. Si Tesla ne se conforme pas entièrement aux demandes, l’affaire pourrait être transmise au ministère de la Justice. L’agence menace également la société de lui infliger des amendes de plus de 114 millions de dollars, rapporte Newsweek.
On ne sait pas comment Tesla et Elon Musk vont répondre aux demandes de la NHTSA. Tant l’entreprise qu’Elon Musk ont une longue histoire d’affrontements avec les régulateurs fédéraux.
Pas encore technologie pour un véhicule totalement autonome
Tesla vend actuellement une version haut de gamme de son système d’aide à la conduite sous le nom FSD, ou Full Self-Driving, pour 10.000 dollars, ou via un abonnement de 199 dollars par mois. Mais aucun de ces systèmes ne rend les voitures capables de rouler sans qu’un conducteur humain soit prêt à en reprendre le contrôle à tout moment. Il s’agit de systèmes d’aide à la conduite de « niveau 2 », et non de technologies rendant les véhicules totalement autonomes.