En mai 2018, Donald Trump a décidé de retirer les Etats-Unis de l’accord de Vienne, qui permettait aux plus grandes puissances de contrôler les activités nucléaires de l’Iran en échange d’un allégement des sanctions économiques à son encontre. Plus de trois ans après, l’administration Biden est bien embêtée.
Ces mardi et mercredi, les équipes de sécurité américaine et israélienne se réunissent à Washington afin de discuter, entre autres, du nucléaire iranien. La discussion impliquera des représentants des agences diplomatiques, militaires et de renseignement des deux pays amis. C’est la première fois qu’ils se verront en personne (et non en visioconférence) depuis que Joe Biden a pris les rênes de la Maison-Blanche.
En marge de cette réunion, un haut responsable américain, sous couvert d’anonymat, s’est adressé à la presse pour faire part de l’opinion des Etats-Unis sur le sujet. Il a signalé que son pays avait remarqué des progrès « alarmants » de l’Iran dans ses activités nucléaires depuis quelques années.
« Nous avons une évaluation commune (avec Israël, ndlr) de la mesure dans laquelle le programme nucléaire iranien est sorti de façon spectaculaire de sa boîte depuis que l’administration précédente a quitté l’accord sur le nucléaire iranien », a déclaré le fonctionnaire.
« Le ‘breakout time’, (le temps nécessaire pour produire assez d’uranium enrichi permettant de fabriquer, entre autres, une arme atomique, ndlr) est passé d’environ 12 mois à une période de quelques mois. C’est donc évidemment très alarmant », a-t-il ajouté.
De son côté, Téhéran assure qu’il ne cherche pas à se doter d’armes nucléaires, mais seulement d’une industrie énergétique.
Pas de cadeau pour autant
Samedi dernier, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré dans une interview à la télévision iranienne que les États-Unis avaient tenté de contacter l’Iran par différents canaux durant l’Assemblée générale des Nations unies.
Il a expliqué que si les États-Unis souhaitaient vraiment relancer les négociations nucléaires, ils devaient faire un « geste de bonne volonté » tel que le déblocage de 10 milliards de dollars de fonds iraniens gelés.
Le haut responsable américain qui s’est exprimé lundi a catégoriquement rejeté cette éventualité. Les USA n’accorderont pas de concession à l’Iran dans le seul but de relancer les discussions sur le nucléaire, a-t-il indiqué.
Selon lui, « le meilleur moyen de plafonner le programme et de faire reculer les gains que l’Iran a réalisés ces dernières années » est la diplomatie. Mais si ça ne fonctionne pas, les Etats-Unis n’excluent pas d’explorer « d’autres voies », a-t-il prévenu.
Le représentant a également déclaré que les USA gardaient « un bon espoir d’être de retour à Vienne (pour les pourparlers)… dans un laps de temps assez court ». « Les Iraniens envoient des indications à un certain nombre de parties qu’ils se préparent à revenir à Vienne et, bien sûr, nous devrons voir s’ils se réengagent dans ce processus de manière constructive ou non », a-t-il commenté.
Aucune date n’a été fixée pour la reprise des discussions, mais les Iraniens ont indiqué que cela pourrait se produire début novembre.
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