Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le pilote automatique à l’heure actuelle n’offre pas une pleine conduite autonome. Derrière son volant, le conducteur doit toujours prêter attention à la route et aux autres véhicules.
Cela fait maintenant plusieurs années que l’on entend parler de conduite autonome. Une technologie en plein essor dont le constructeur Tesla se sert allégrement comme argument de vente. Cependant, au-delà son aspect futuriste, la conduite autonome pose encore aujourd’hui de nombreuses questions en matière de sécurité. Plusieurs faits divers – des accidents de la route – ont d’ailleurs donné du grain à moudre à ceux qui ne faisaient pas confiance en cette technologie. Or, selon une nouvelle étude, le plus gros danger de la conduite autonome ne serait pas la technologie en soi, mais bien la personne qui se trouve derrière le volant.
Conduite autonome, vraiment ?
Le fait est qu’à l’heure actuelle, il n’existe pas encore de conduite autonome à proprement parler, et ce, malgré le fait qu’Elon Musk l’annonce depuis plusieurs années déjà. Les véhicules Tesla – parmi les plus avancés en la matière – intègrent un pilote automatique qui oscille seulement entre le niveau 2 et 3. On est donc encore loin du niveau maximum (5) qui équivaut à une vraie conduite autonome avec laquelle le conducteur pourrait être un passager comme un autre.
C’est cette confusion entre les niveaux de conduite autonome qui fait que les accidents impliquant une Tesla en pilote automatique se multiplient. Croyant que le véhicule est totalement capable de conduire seul, les conducteurs ne prêtent plus attention à la route. C’est là que se pose le problème.
Les 5 niveaux de la conduite autonome
- Niveau 0 : le conducteur est le seul maître à bord du véhicule
- Niveau 1 : la voiture offre plusieurs fonctionnalités d’assistance, de l’ordre du confort ou de la sécurité. Elle peut notamment signaler le franchissement de ligne.
- Niveau 2 : le véhicule peut assurer quelques fonctions de manière autonome : réguler la vitesse, aide au stationnement, etc.
- Niveau 3 : la voiture est capable d’assurer un trajet de manière autonome sous certaines conditions particulières. Le conducteur doit tout de même rester vigilant derrière son volant.
- Niveau 4 : le véhicule peut assurer un trajet seul, sans aucune intervention humaine, dans un certain type d’environnements.
- Niveau 5 : la voiture est totalement autonome, elle ne dispose même plus de volant.
L’Homme, le responsable
Selon une nouvelle étude, une fois que la technologie de pilotage automatique est activée, les conducteurs humains ont tendance à accorder moins d’attention à ce qu’il se passe sur la route. À l’heure actuelle et en raison du manque d’attention des conducteurs, le pilotage automatique est potentiellement plus dangereux que la conduite entièrement humaine, et ce, à cause de l’Homme qui ne remplit pas son rôle.
« Les modèles de comportement visuel changent avant et après le désengagement du pilote automatique », écrivent les chercheurs. « Avant le désengagement, les conducteurs regardaient moins la route et se concentraient davantage sur les domaines non liés à la conduite qu’après la transition vers la conduite manuelle. »
Le fait est que beaucoup de personnes oublient que la technologie de conduite autonome n’est pas encore une réalité. Elle est encore en cours de développement et sa version actuelle – le pilotage automatique – nécessite que le conducteur l’assiste et reste concentré sur la route durant les trajets. Tesla l’indique lui-même sur son site : « Les fonctionnalités actuelles du pilote automatique nécessitent une supervision active du conducteur et ne rendent pas le véhicule autonome. »
« Ce changement de comportement pourrait être causé par une mauvaise compréhension de ce que le système peut faire et de ses limites, ce qui est renforcé lorsque l’automatisation fonctionne relativement bien », écrivent les chercheurs. Pour l’instant, le pilote automatique des Tesla se résume à assurer la direction, l’accélération et le freinage automatique du véhicule dans sa voie, mais ne se substitue pas à un conducteur humain.
Les chercheurs estiment que le système de pilotage autonome devrait finalement surveiller le conducteur, en plus de la route, afin de renforcer la sécurité du véhicule, mais aussi pour les autres usagers de la voie publique. Ils soulignent également que le nom donné à la fonction – Full Self Driving chez Tesla – peut renforcer la mauvaise compréhension de ce qu’est réellement le pilote automatique à l’heure actuelle.
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