Conflits et dérèglements climatiques s’associent avec la pandémie pour plonger des millions de personnes dans la détresse alimentaire. Et l’ONU et les associations humanitaires s’inquiètent de ne pas pouvoir atteindre ces populations, parfois très isolées, pour leur fournir des vivres. Certaines zones seront frappées de famine dans les quatre mois à venir.
Les Nations Unies tirent le signal d’alarme : une vingtaine de régions de la planète risquent d’être confrontées à de graves pénuries alimentaires dans les quatre mois à venir. Le dernier rapport de l’organisation évoque même des « hotspots de la faim ».
En 2020, 155 millions d’êtres humains vivaient en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU. Soit 20 millions de plus qu’en 2019. La pandémie est passée par là, ralentissant l’activité humaine et surtout stoppant presque entièrement le commerce international. Mais les pénuries sont aussi provoquées par les conflits armés, et surtout par les dérèglements climatiques, sécheresses et inondation ruinant des récoltes un peu partout dans le monde. Et ces différents facteurs se combinent, jusqu’à menacer de famine les régions les plus touchées par ces différents fléaux.
Une aide qui n’arrive pas
Et la situation risque d’encore empirer, en particulier dans ces 23 territoires trop enclavés pour permettre un secours international efficace selon David Beasley, directeur exécutif au World Food Programme (WFP): « Les familles qui dépendent de l’aide humanitaire pour survivre sont suspendues à un fil. Si nous ne parvenons pas à les atteindre, ce fil est coupé, et les conséquences ne sont rien d’autre que catastrophique. » Une situation qui concerne 41 millions de personnes. Les guerres, en particulier, empêchent le personnel humanitaire de parvenir jusqu’aux régions où sévit la disette. Quand les stocks de nourriture ne sont pas directement saisis par les différentes factions.
Les régions d’Éthiopie touchées par la guerre civile font partie des zones les plus préoccupantes, de même que Madagascar, qui endure la sécheresse la plus sévère depuis 40 ans. La liste des régions ou des pays en détresse alimentaire s’allonge : Afghanistan, Angola, République centrafricaine, Sahel central, Tchad. Mais elle compte aussi des pays où cette situation n’est pas habituelle, comme le Liban, le Honduras, le Salvador, le Guatemala, ou encore la Colombie.
La situation est aussi très préoccupante en République démocratique du Congo, Haïti, au Kenya, au Mozambique, au Myanmar, mais aussi en Sierra Leone au Liberia, en Somalie et en Syrie.
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