Ce lundi, le PS et Ecolo ont lancé une forme d’ultimatum au Premier ministre et à son secrétaire d’État à l’Asile et à la Migration, Sammy Mahdi. Un mort parmi les près de 500 grévistes de la faim qui cherchent une régularisation en Belgique signifierait la fin du gouvernement Vivaldi.
En marge de la conférence de presse du comité de concertation, sur la crise sanitaire, le Premier ministre Alexander De Croo n’a eu d’autre choix que de commenter la crise politique qui couve. Pas celle liée aux inondations ou au port du voile, mais bien à celle des 500 sans-papiers qui ont entamé une grève de la faim depuis fin mai et qui occupent l’église du Béguinage à Bruxelles et des locaux de l’ULB.
« Nous parlons aujourd’hui de 31 personnes qui sont décédées dans les inondations, de centaines de maisons qui ont été détruites et de milliers de personnes sans logement. La dernière chose dont les gens ont besoin, c’est d’une crise politique. Ce que nous attendons de nous est de trouver des solutions et non pas de créer des problèmes », a répondu le Premier ministre. « Je ne peux pas imaginer que quelqu’un de sensé à un moment comme celui-ci prenne des décisions qui rendraient la situation dans laquelle nous sommes encore plus pénible. »
Alexander De Croo refuse de parler d’immobilisme du gouvernement fédéral face à ce drame humain, estimant « que beaucoup de choses ont déjà été faites ». Notamment l’établissement d’une zone neutre pour permettre des régularisations individuelles. Et d’ajouter: « Les règles sont les mêmes pour tous. »
Il fait en outre « 100% confiance à son secrétaire d’État ». Ce dernier est également soutenu par le MR et les socialistes flamands, qui ont une position différente de leur parti frère et n’hésitent pas de parler de « chantage » concernant ses menaces du PS ainsi des écologistes.
Soins forcés ?
Du côté du CD&V, le parti de Sammy Mahdi, on plaide pour des soins forcés des sans-papiers. Des infirmiers se sont d’ailleurs déjà rendus sur place ces derniers jours pour prodiguer des soins. Du côté de la Ville de Bruxelles, l’Open VLD et le MR ont demandé au bourgmestre, Philippe Close (PS) d’agir et de forcer les sans-papiers à se rendre à l’hôpital.
Reste que l’ultimatum formulé par le PS et Ecolo, qui devait à priori rester secret, place leurs partenaires dos au mur. De leur côté, écologistes et socialistes prennent un risque : faire tomber un gouvernement, et ajouter une crise à la crise, et potentiellement en porter la responsabilité.
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