C’est un petit bout de papier rose, mais sa valeur se compte en millions. Et il est unique au monde.
Il n’a l’air de rien avec ses 29 mm sur 26, mais ce petit fragment rosâtre vaut 7 millions d’euros. Ce qui en fait l’objet manufacturé le plus cher au monde, en proportion de sa masse ou de sa taille. Mais qu’est ce que c’est, exactement ? Et bien, un simple timbre en fait.
Réponse à une pénurie
Mais pas n’importe quel timbre : le British Guiana 1c Magenta est littéralement une pièce unique, une sorte de Graal des philatélistes. Il a été créé en 1856 dans l’ancienne Guyane britannique, alors colonie de la Couronne. David Goldthrorpe, de Sotheby’s, explique pourquoi une telle rareté : « il a été imprimé en 1856 dans les locaux d’un journal local, car les autorités britanniques n’avaient pas su livrer assez de timbres dans ce qui était à l’époque la Guyane britannique. Il a été créé sous des circonstances exceptionnelles. Et il n’y en a plus qu’un seul, c’est le plus rare et le plus célèbre des timbres existants ». La production de ce timbre a été très rapidement interrompue quand l’approvisionnement en véritables souches postales britanniques a pu être rétabli.
Cet objet unique a été découvert par un jeune collectionneur de timbres écossais vivant en Guyane, puis a régulièrement changé de mains. On retrouve sa trace en Grande-Bretagne à la toute fin du XIXe siècle, et il était déjà considéré comme exceptionnellement rare. Tous ses possesseurs historiques ne sont pas connus, mais ce timbre a appartenu un moment à l’État français, ainsi qu’à John Eleuthère du Pont (1938-2010), un richissime héritier américain et grand philanthrope, condamné pour meurtre en 1997.
Le timbre sera exceptionnellement exposé à la Stanley Gibbons House, la plus vieille institution dédiée au commerce des timbres. Il y sera transféré en véhicule blindé. Un comble pour un objet qui ne pèse même pas une poignée de grammes.
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