L’économie américaine a été fortement touchée par la pandémie, mais à présent, elle commence à se remettre doucement de cette crise. Selon Janet Yellen, la secrétaire américaine du Trésor, subsistent toutefois de gros problèmes de fond. Lors d’un discours devant la commission sénatoriale des finances, elle a identifié 4 problèmes structurels de l’économie américaine.
Pour pouvoir résoudre un problème, il faut commencer par le nommer et en comprendre son importance. Et c’est justement ce qu’a fait la secrétaire du Trésor aux États-Unis. Pour relancer l’économie, elle a souligné les 4 plaies de l’économie qui dure depuis plusieurs années.
1. L’inégalité salariale
L’écart entre les salaires les plus bas et les plus hauts salaires ne cesse de s’agrandir. Et cela s’est particulièrement vu pendant la pandémie. Les plus riches se sont enrichis comme jamais pendant cette période, alors que les plus pauvres tentaient désespérément de conserver leur travail.
Actuellement, les salaires les plus bas sont deux fois moins élevés que le salaire moyen aux États-Unis. Cela signifie qu’une personne en temps plein gagne autour de 2.000 dollars par mois, sans assurance retraite, ni de cotisations chômage et encore moins d’assurance médicale. Alors que le salaire moyen américain est à plus de 5.400 dollars.
La Belgique ne fait pas mieux, puisque le salaire minimum pour un temps plein est établi à 1.593 euros par mois. Le salaire moyen est plus du double, soit à 3.783 euros. Mais la couverture sociale est tout autre.
2. Les femmes en décrochage
La pandémie a provoqué de grosses pertes d’emplois. L’année dernière, les files pour les banques alimentaires n’avaient jamais été aussi longues aux États-Unis. Et les premières victimes de ces suppressions d’emplois étaient des femmes. Entre mai 2020 et mai 2021, 1,79 million de femmes ont quitté le monde du travail.
Les États-Unis bénéficiaient d’un taux d’activité correct chez les femmes avant la pandémie. Selon l’OCDE, 66,3% des femmes travaillaient en 2019 aux États-Unis. Un chiffre très proche de la moyenne européenne (64,2%). Mais maintenant, il faudra 13 mois, Jasmine Tucker, directrice de la recherche au National Women’s Law Center, pour que l’emploi des femmes atteigne à nouveau ce niveau.
En Belgique, le chômage temporaire a permis d’éviter les gros licenciements et moins de personnes ont perdu leur job. Toutefois, lorsque les enfants ne pouvaient pas aller à l’école, les femmes étaient plus nombreuses à prendre des congés ou à demander un arrêt de travail pour s’en occuper.
3. Le changement climatique
‘Le changement climatique ajoute une nouvelle couche à la crise existante’, a déclaré Janet Yellen. ‘Le coût moyen des catastrophes liées au climat devrait doubler tous les cinq ans.’
La crise climatique est un problème économique pour tous les pays du monde. En plus des investissements pour limiter les dégâts faits sur l’environnement, il faut également payer pour les problèmes que l’humanité a déjà causés.
Toutefois, les pays plus facilement touchés par les catastrophes météorologiques, comme les États-Unis, les États africains ou certaines régions asiatiques, seront encore plus impactés par cette crise. En 2020, les 10 plus grosses catastrophes climatiques – inondations, incendies, cyclones ou encore invasion de criquets – ont coûté près de 150 milliards de dollars.
4. Les inégalités raciales
Les problèmes raciaux aux États-Unis sont connus du monde entier. Les Américains noirs ou hispaniques ont moins de chances de trouver un job et ont plus de difficultés à grimper dans les postes plus élevés de la hiérarchie. Et cela crée une inégalité raciale importante.
Les chiffres de dernier recensement réalisé en 2018 le montrent clairement. Le revenu médian pour :
- Un afroaméricain : 41,1 milliers de dollars/foyer/an
- Un hispanique : 51,5 milliers de dollars/foyer/an
- Un blanc : 70,6 milliards de dollars/foyer/an
‘Quand j’ai commencé à étudier l’économie en 1963, la richesse de la famille noire moyenne était d’environ 15% de la famille blanche moyenne’, a expliqué Yellen. ‘Ce n’est peut-être pas surprenant : les lois Jim Crow étaient toujours en vigueur. Mais ce qui est surprenant, c’est qu’on est presque 60 ans plus tard, et que ce ratio a à peine changé.’
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