Non, revendique le géant informatique IBM, preuves concrètes à l’appui.
Un paradoxe économique de plus. La pandémie de Covid-19 marque un tournant pour les projets technologiques de nombreuses entreprises. Leur curseur budgétaire vise désormais un retour sur investissement à court terme, conjoncture oblige. Pourtant, au même moment, avec le télétravail, les confinements et les turbulences sur les chaînes d’approvisionnement, une transformation numérique qui aurait dû prendre des décennies s’est opérée en un temps record.
‘Les organisations sont également confrontées à une pression croissante pour améliorer leurs performances en termes d’impact environnemental, de durabilité, de gouvernance, à tel point que des changements mineurs et progressifs ne suffiront pas. Alors, où se situe le rôle de la blockchain ? Des exemples concrets démontrent les opportunités offertes par cette technologie qui peut contribuer à résoudre certains des problèmes les plus difficiles au monde’, assure Anthony Day, Blockchain leader chez IBM.
On dispose d’une idée assez précise sur la thématique de la ‘chaîne de blocs’ chez le géant informatique. IBM mène plus de 1000 projets actuellement et intervient dans plus de 100 réseaux commerciaux actifs et systèmes multipartites. Certes, cela fait plus de 15 ans que l’on nous présente cette technologie comme une révolution, dont on ne mesure toujours pas de façon évidente l’efficacité. Car tous les projets et progrès ne remontent pas jusqu’au public, nombre de solutions blockchain ou DLT (distributed ledger technology) soutenant des processus métiers et autres workflows jugés banals.
Serait-ce le propre des technologies disruptives, qui se développent lentement puis semblent du jour au lendemain être devenues omniprésentes? Les cas d’usage étant discrètement disséminés dans le tissu économique, isolés sans être interopérables, laissant cette impression d’inertie jusqu’à la disruption soudaine.
‘Des domaines s’imposent comme les plus importants pour la blockchain d’entreprise en 2021. Il s’agit de la provenance, l’identité et la tokenisation’, épingle Anthony Day. Voici deux exemples de ce qu’IBM mène dans ces domaines.
Assurer la provenance à un stade plus compliqué que… celle des légumes verts
Les chaînes d’approvisionnement de l’industrie automobile sont parmi les plus complexes, les grands équipementiers devant gérer un réseau mondial de fournisseurs à plusieurs niveaux tout en respectant un éventail toujours plus large de normes. Le constructeur français Renault a récemment entamé, en association avec IBM, la mise à l’échelle de XCEED (eXtended Compliance End-to-End Distributed), sa plateforme basée sur la blockchain qui assure la traçabilité de la conformité de milliers de pièces assemblées dans un véhicule quasiment en temps réel. Les pays cibles initiaux sont la France, l’Espagne et la Turquie, mais la plateforme est ouverte à tout équipementier.
‘XCEED permet d’intégrer facilement des fournisseurs de toute taille et protège la confidentialité, la propriété intellectuelle et la propriété des données des entreprises, tout en garantissant à Renault, à ses clients et aux autorités de réglementation une transparence totale des pièces et des matériaux utilisés tout au long de la vie d’un véhicule. On est loin des légumes verts et autres applications de la chaîne d’approvisionnement alimentaire, ce qui montre l’application réussie de la blockchain dans des cas d’utilisation de la chaîne d’approvisionnement de plus en plus complexes’, souligne Anthony Day.
Vos papiers numériques, SVP
‘Le Covid a intensifié la prise de conscience au niveau des données de santé de façon inédite. Pour avoir travaillé avec des gouvernements, des compagnies aériennes, des clubs sportifs, l’industrie du divertissement, de grands employeurs, des universités et bien d’autres au cours de ces douze derniers mois, il est clair que la vérification des données médicales est un sujet hautement controversé’, fait remarquer le responsable blockchain d’IBM.
IBM accompagne l’Etat de New York dans une solution numérique de ‘passeport santé’. Ces nouveaux documents existent sous des formats divers et variés mais n’incluent pas encore la vérification de l’identité individuelle, de sorte qu’une deuxième preuve d’identité est nécessaire pour bien authentifier le détenteur. Il faut dire que les politiques gouvernementales varient sur le sujet, les normes commencent tout juste à émerger, et les citoyens et les entreprises se concentrent à juste titre sur la préservation de la vie privée.
Au lieu de sortir à tout bout de champ vos papiers dans des centres de vaccination, à l’hôpital et ailleurs, ce ‘digital pass’ embarque vos données sur votre téléphone. Ce n’est peut-être pas une solution parfaite pour un retour à la normale en 2021, mais il s’agit d’une approche réfléchie dans un monde perturbé offrant la possibilité d’un contrôle d’identité ‘Covid Safe’, souligne le magazine Fast Company.
Et c’est parce que ce passeport santé numérique repose sur les normes ouvertes de la technologie blockchain et de l’expérience industrielle, qu’il peut interagir facilement avec d’autres solutions, de sorte que les utilisateurs n’auront pas à s’appuyer sur de multiples app.
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