L’axolotl est un petit amphibien du Mexique qui peut vivre plus d’une dizaine d’années, grâce à sa capacité de régénération. Il est capable par exemple de reformer totalement un membre de son corps ou un organe. Cette spécificité le rend très intéressant pour les scientifiques. Ceux-ci tentent de décrypter son génome pour trouver les gènes de régénération.
Dire que ce ne sera pas facile est un euphémisme. Le génome d’un axolotl mesure plus de 10 mètres lorsqu’il est déplié, alors que l’amphibien en lui-même ne fait que 27 centimètres. En comparaison, le génome humain mesure 2 mètres. C’est dire à quel point ce petit être est bien plus complexe qu’il n’y paraît.
La semaine dernière, des scientifiques ont annoncé avoir toutefois réussi à séquencer et à analyser le génome de l’axolotl. Cette étude a montré que le principe de régénération n’était pas compris dans une seule séquence génomique, mais qu’il s’étalait sur une grande partie du génome. Et cela rend évidemment cette capacité beaucoup plus difficile à développer et à reproduire.
L’axolotl et l’humain
Si à première vue l’humain et l’axolotl ne se ressemblent pas du tout, ils possèdent néanmoins quelques similitudes intéressantes pour les scientifiques médicales. Tout d’abord, les axolotls sont des tétrapodes. Cela signifie que c’est un vertébré possédant 4 membres, tout comme nous. Les chercheurs ont également observé que les extrémités du corps du petit amphibien se régénéraient plus rapidement.
Ces quelques ressemblances avec l’humain font espérer aux scientifiques qu’il sera possible d’insérer quelques gènes d’axolotl dans un être humain pour qu’il devienne capable lui aussi de régénérer des parties de son corps. Imaginez avoir la capacité de vous couper sans avoir de cicatrice ou de faire repousser une jambe ou un bras après une amputation. Ce serait l’un des plus grands progrès de la médecine moderne.
Toutefois, vu la complexité des gènes, cela pourrait prendre encore longtemps avant que la partie propice à la régénération ne soit découverte. Certains scientifiques espèrent pouvoir aller plus vite en définissant des parties dans l’ADN humain qui pourraient être boostées. Mais l’étude de l’axolotl reste primordiale vers une telle médecine.
En danger d’extinction
Le problème est que bien qu’il soit capable de se régénérer, l’axolotl est en danger critique d’extinction depuis 2006. Il ne vit qu’au centre du Mexique, dans les lacs Xochimilco et Chalco. Et sa spécificité est très appréciée par les humains. Il est donc beaucoup étudié en laboratoire.
Mais c’est aussi devenu un animal très prisé pour un usage ludique. Ce n’est pas difficile à imaginer: l’une des premières questions auxquelles Google répond quand on tape axolotl, c’est ‘combien coûte un axolotl ?’. Certaines personnes ont des poissons rouges, des souris ou des serpents, d’autres ont des axolotls. Pour 45 euros, vous pouvez facilement en adopter un. C’est devenu un animal de compagnie, au point qu’aujourd’hui, 90% des axolotls vivent en captivité. Ce sont pourtant des animaux très sensibles et les accidents sont légion.
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