La Jamaïque doit faire face à une énorme pénurie de cannabis. Producteurs de moins en moins nombreux, pic de consommation à cause de la pandémie, mauvaises récoltes dues aux circonstances climatiques: autant de facteurs qui ont mené à une surprenante situation.
Pour les étrangers, la Jamaïque est aussi bien connue pour sa culture du cannabis que pour Bob Marley ou le reggae. Malgré les nombreux touristes amateurs de cannabis, l’herbe verte – ou ganja comme on l’appelle là-bas – a longtemps été illégale, et l’est toujours en grande partie aujourd’hui.
Selon Associated Press, il y a maintenant d’énormes problèmes d’approvisionnement sur le marché. Les fortes pluies de la saison des ouragans de l’an dernier ont ravagé les plantations de cannabis. Une période de sécheresse exceptionnelle a suivi. Selon les producteurs (hors-la-loi), des milliers de dollars de revenus sont partis en fumée.
Covid et cannabis
Les mesures locales de lutte contre le coronavirus – notamment un couvre-feu à partir de 18 heures – ont également rendu plus difficile le travail des agriculteurs dans leurs champs. Le cannabis est souvent cultivé la nuit en raison de sa nature clandestine.
De leur côté, les consommateurs ont été plus enclins à rester chez eux en raison de la pandémie. Et comme la consommation de cannabis a été dépénalisée ces dernières années sur l’île des Caraïbes, la consommation de cette plante psychotrope a atteint des sommets l’année dernière.
Selon l’agence gouvernementale pour la culture légale du cannabis, l’industrie réglementée jamaïcaine n’est pas touchée par cette pénurie. Et pour cause. Les « maisons des herbes » sont très impopulaires auprès de la population locale en raison de leurs prix élevés. Le cannabis y coûte cinq à dix fois plus cher que dans la rue.
Depuis 2015, en Jamaïque, l’utilisation à des fins thérapeutiques et médicinales est légale et la possession de petites quantités de cannabis est dépénalisée. Ceux qui sont pris avec moins de 50 grammes sur eux paient une petite amende. Mais ils ne sont pas arrêtés et rien n’est noté à leur casier judiciaire.
Depuis, il est également autorisé de posséder cinq plantes par personne. Les rastafariens, adeptes de la religion locale, sont autorisés à fumer du cannabis dans le cadre de leurs rituels religieux.