Le 20 janvier, le gouvernement français décidera si les stations de ski peuvent rouvrir leurs portes en février. Une décision très attendue dans les régions alpines. Les vacances de carnaval approchent, et sans réservation, leur survie sera en péril.
Henri Giscard d’Estaing, CEO du Club Med a exprimé ses inquiétudes pour la survie du secteur dans une lettre adressée au Premier ministre français, Jean Castex. ‘C’est le destin de l’un des rares leaders mondiaux français, et de ses acteurs, qui est entre vos mains’, a-t-il écrit. L’homme, qui détient 14 villages de vacances alpins, s’inquiète d’une saison blanche. Les stations n’ont pas pu ouvrir en décembre et janvier.
Les acteurs du secteur espèrent donc qu’une réouverture sera annoncée pour février dans quelques jours. Même si cela reste un timing très serré. Les vacances de carnaval commencent en effet le 6 février pour une partie des Français. Cela ne laisse donc qu’une quinzaine de jours aux voyageurs pour réserver. Pour les acteurs également, une décision si tardive ne laisse pas beaucoup de temps pour se préparer à toute la logistique. En plus des préparations habituelles pour rouvrir les stations, il faudra aussi certainement mettre en place une série de mesures sanitaires.
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Le chiffre d’affaires
Ouvrir en février permettrait aux stations de ne pas connaitre une saison sans aucun revenu. Henri Giscard d’Estaing explique bien, dans une interview au Journal du Dimanche, que la période février-mars ne représente que 30% du chiffre d’affaires annuel habituel. C’est une faible part, mais cela permettrait de ‘sauver la montagne du désespoir’, selon l’expression utilisée par le CEO du Club Med.
Car ce n’est pas seulement quelques entreprises qui dépend de cette autorisation, mais toute la région. Dans le département de Savoie, les stations de ski représentent 50% du PIB. Et c’est à peu de choses près la même chose en Haute-Savoie, explique l’homme d’affaires. C’est ‘plus de 100.000 emplois saisonniers qui pourraient disparaître’.
Interrogé sur une réouverture plus tardive, le fils ainé de l’ex-président de la République a déclaré: ‘Autoriser les stations de sport d’hiver à n’accueillir des clients qu’au début du mois de mars aurait autant de sens que l’ouverture des plages en octobre’. La saison toucherait en effet à sa fin et les acteurs ne pourraient miser que sur des rentrées représentant au maximum 20% du chiffre d’affaires d’une année normale.
Remontée mécanique
À l’heure actuelle, il est difficile de dire si le gouvernement français acceptera une réouverture des pistes de ski. Jeudi, le Premier ministre français a annoncé un renforcement des mesures sanitaires dans le pays. Un couvre-feu à 18 h est désormais imposé dans tout le pays. La France voit en effet les chiffres de l’épidémie stagner à un niveau considéré comme trop haut.
Les ministères de l’Education nationale et des Sports ont toutefois précisé vendredi que les autres sports de neige étaient toujours possibles. En effet, seules les remontées mécaniques ont réellement dû fermer. Il est toujours possible de faire des raquettes, du ski de fond, de la luge ou des randonnées.