Pod, le camion électrique sans chauffeur que l’on croisera peut-être bientôt sur nos routes

L’aérodrome de Dunsfold, logé près du village de Cranleigh en Angleterre, est également le ‘terrain de jeu’ de l’émission télévisée ‘Top Gear’, un show entièrement dédié aux passionnés d’automobiles. Le 15 octobre dernier, c’est un véhicule d’un tout autre genre qui a fait sensation dans le public.

Le Pod a toutes les caractéristiques d’un camion électrique ‘ordinaire’ : il  est équipé d’un grand espace de rangement et peut atteindre rapidement une vitesse supérieure à 80km/h. Un critère le distingue toutefois des autres poids lourds : il est capable de se déplacer…sans chauffeur.

Ce camion peu conventionnel a été fabriqué par l’entreprise Einride, une société suédoise fondée en 2016 par Robert Falck, un ancien ingénieur de chez Volvo. L’an dernier, l’entreprise a levé 25 millions de dollars de fonds pour lancer ce projet.

Robert Flack a en effet eu l’idée de créer ce véhicule car selon lui, la technologie est aujourd’hui suffisamment performante que pour créer des camions électriques de ce type et les commercialiser. 

L’an dernier, l’entreprise avait déjà testé des véhicules similaires mais exclusivement en Suède. Aujourd’hui, certains ‘Pods’ sont utilisés dans plusieurs pays et dans le cadre de diverses fonctions : se déplacer entre les entrepôts ou encore, livrer des marchandises , comme c’est déjà la cas pour les supermarchés Lidl.

180 km d’autonomie

Comme d’autres véhicules autonomes en cours de développement, le Pod est capable de se déplacer et d’éviter les obstacles. 

Son fonctionnement s’appuie sur une combinaison de capteurs, mais aussi sur un satellite, des caméras, un radar et un lidar (‘light detection and ranging’, une technique de mesure à distance fondée sur l’analyse des propriétés d’un faisceau de lumière renvoyé vers son émetteur.). Le véhicule peut atteindre une autonomie de 180 km. 

Les véhicules autonomes n’ont rien de vraiment nouveau, mais le Pod se distingue d’autres camions électriques autonomes par deux caractéristiques. Et ces dernières pourraient lui permettre de circuler sur la voie publique plus rapidement que les autres camions autonomes. 

Un contrôle à distance

En temps normal, les enseignes qui revendiquent ce genre de projet choisissent d’inclure ou d’exclure les êtres humains de leurs engins: soit le véhicule est entièrement autonome, soit l’entreprise place une tierce personne à la place du conducteur mais qui restera passive. Le pilote se contente alors de veiller à ce que chaque trajet se déroule tout à fait normalement. 

Dans le cas du Pod, c’est une méthode tout à fait différente qui a été privilégiée : chaque trajet est ‘surveillé’ à distance par une personne, prête à intervenir en cas de problème. Et si Einride mobilise à l’heure actuelle un ‘pilote’ à distance pour contrôler deux Pods, l’entreprise affirme qu’à l’avenir, ses ‘pilotes’ pourront chacun contrôler 10 Pods de façon simultanée. 

Deuxièmement, la première version du Pod a été mise au point dans le but de pouvoir circuler dans des espaces ‘plus ‘petits’, où les obstacles à éviter sont plus nombreux, ce qui, selon Robert Flak, fait des ‘Pods des véhicules plus surs’: si les Pods peuvent se faufiler entre plusieurs obstacles, ils sont tout à fait capables de circuler sur une route.

On ignore encore cependant si les Pods circuleront bientôt sur la voie publique. Tout dépendra bien évidemment de la fréquence à laquelle les ‘pilotes’ doivent ‘intervenir à distance’ sur les trajets des véhicules. Mais si l’engin tient ses promesses, il pourrait bien révolutionner le mode de fonctionnement des poids lourds…

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