Alors que les partis Vivaldi ont débattu de la sortie du nucléaire prévue en 2025 – finalement acquise dans l’accord – les Pays-Bas optent pour une tout autre stratégie. Le parti du gouvernement VVD du Premier ministre Mark Rutte souhaite la construction de 3 à 10 nouveaux réacteurs nucléaires. Une étude favorable vient appuyer leur stratégie.
Nos voisins du nord n’ont pas l’intention d’abandonner l’énergie nucléaire. Aux Pays-Bas, elle est vue comme une solution ‘pour lutter contre le changement climatique’, selon le rapport commandé par le ministre des Affaires économiques et de la Politique climatique Eric Wiebes (VVD).
Ce rapport interpelle, car de nombreux scientifiques estiment que construire de nouvelles centrales nucléaires n’est plus rentable, suite à la réduction des coûts des énergies renouvelables. Mais les chercheurs soulignent que les coûts connexes restent importants au niveau des parcs éoliens et des panneaux solaires. Ils sont bien supérieurs à ceux d’une centrale nucléaire, affirment-ils.
2025
Cette étude est une aubaine pour le parti de Mark Rutte qui pousse pour la construction de 3 à 10 centrales nucléaires. Le député VVD Mark Harbers a plaidé mardi en ce sens: ‘L’idéal serait de donner le premier coup de pelle en 2025, pour que la première centrale puisse ouvrir dans les années 2030’.
Le partenaire de coalition CDA semble suivre le pas du VVD: ‘Nous devons devenir climatiquement neutres d’ici 2050. Pour ce faire, nous avons besoin de tout: du vent, des panneaux solaires et donc aussi de l’énergie nucléaire.’ La semaine dernière, la Chambre des représentants a adopté une motion de la CDA, du VVD, du PVV et du SGP, demandant au gouvernement d’étudier comment les Pays-Bas peuvent encourager les entreprises à investir à nouveau dans l’énergie nucléaire.
Belgique
La fermeture des centrales continue de faire débat en Belgique. La fermeture prévue en 2025 devrait subsister dans l’accord de gouvernement de la Vivaldi. Mais la N-VA, au front de l’opposition, a déjà lancé son offensive sur les réseaux sociaux.
Cette question est un tabou pour les écologistes en Belgique. Leurs arguments: les déchets nucléaires bien sûr, mais aussi le mauvais état de nos centrales qui nécessitent des investissements constants. En Allemagne, plusieurs écologistes ont changé leur approche par rapport au nucléaire. Il estiment que la technologie durable actuelle ne permet pas, pour le moment, de compenser une sortie du nucléaire. Rappelons que les centrales nucléaires ne rejettent théoriquement pas de CO2.
Un point que défend aussi l’un des pape de l’énergie en France, Jean-Marc Jancocivi. En Belgique, l’argument est aussi politique: poursuivre avec les centrales nucléaires ne serait pas un bon signal pour les investissements dans les énergies renouvelables.